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ASSOCIATION LE BAMBOU HEROUVILLE SAINT-CLAIR (PRES DE CAEN) CALVADOS NORMANDIE
Articles récents

Stage en extéreur de Yangjia michuan taiji quan du 2 au 4 juillet 2024 à Sallenelles Calvados organisé par l'Association Le Bambou

1 Juin 2024 , Rédigé par Association Le Bambou Publié dans #STAGES ORGANISES PAR L'ASSOCIATION LE BAMBOU

2 au 4 juillet 2024

Stage en extérieur de

Yangjia michuan taiji quan

(tous niveaux forme, armes et tui shou)

avec

 Thierry Lambert

Diplomé de l’IFAM (école française de taiji quan) certifié par l’ARTEC

 

Baie de l’Orne

Maison de la nature

Bd maritime 14121 Sallenelles

 

Tous les détails sur la plaquette ci-dessous

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Stage de qi gong 29 et 30 juin 2024 à Sallenelles Calvados organisé par l'Association Le Bambou

1 Juin 2024 , Rédigé par Association Le Bambou Publié dans #STAGES ORGANISES PAR L'ASSOCIATION LE BAMBOU

29 et 30 juin 2024

Stage en extérieur de

Qi Gong

(tous niveaux)

avec

 Thierry Lambert

Diplomé de l’IFAM (école française de taiji quan) certifié par l’ARTEC

 

Baie de l’Orne

Maison de la nature

Bd maritime 14121 Sallenelles

 

Tous les détails sur la plaquette ci-dessous

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LITTERATURE ET EPEE

1 Juin 2024 , Rédigé par Thierry Lambert

 

Les textes attribués aux taoïstes Lao Zi, Zhuang Zi et Lie Zi ont été écrits à des périodes troublées où la Chine cherchait son équilibre et son unité. On y trouve quelques textes sur les armes, ceux-ci nous éclairent sur l’importance qu’on donnait aux armes à cette époque. Ceci peut nous amener à réfléchir à la place que peut occuper la pratique des armes dans la notre.

Dans le Dao De Jing, Lao Zi s’exprime de façon catégorique sur les armes ; selon lui, ceux qui se conforment au Dao ne se servent pas d’armes. Celui qui s’en est servi et a pu ainsi gagné la guerre ; le général en chef, doit se placer toujours selon Lao Zi à la droite de l’empereur ; cette place est celle du conducteur des deuils, il lui incombe de pleurer les morts.

 

Zhuang Zi afin que le roi Wen puisse prendre conscience de son erreur d’abriter chez lui des bretteurs, lui décrit trois types d’épée :

  • l’épée du Fils du Ciel
  • celle du feudataire (au service de l’empereur)
  • celle de l’homme du commun (le bretteur)

 

________________________________

 

 

Le roi WEN, roi de Zhou aurait vécu aux alentours de 1000 av J.C, il interpréta les hexagrammes en donnant des conseils précis sur la conduite à suivre suite à la divination dans la partie du Yi Jing appelée « le jugement». On attribue à son fils le duc de Zhou le texte consacré aux traits des hexagrammes.

 

_______________________________

 

 

L'EPEE DE L'EMPEREUR

 

« …Qu’est-ce que l’épée de l’empereur ? demanda le roi [1]…C’est fit Tchouang-tseu[2], celle qui couvre tout à l’intérieur des quatre frontières, celle qui s’étend jusque sur les barbares limitrophes, celle qui règne des montagnes de l’ouest à la mer orientale. Suivant le cours des deux principes[3] et des cinq éléments, les lois de la justice et de la clémence, elle se repose au printemps et en été (saisons des travaux), elle sévit en automne et en hiver (saisons des exécutions et des guerres). A ce glaive tiré de son fourreau et brandi, rien ne résiste. Il force tout être à la soumission. C’est là l’épée de l’empereur… »

Cette épée symbolise la toute puissance de l’empereur exerçant justice mais aussi clémence sur ses sujets maintenant les barbares au delà des frontières.

 

L'EPEE DU FEUDATAIRE

 

« …Le roi Wen confondu demanda : à quoi ressemble l’épée du feudataire ? [4] C’est dit Tchouang-tseu, l’épée dont les braves représentent la pointe, les intègres le tranchant, les sages le dos, les fidèles la garde, le héros la poignée. Il n’y a rien qui tienne devant elle quand on la pousse d’estoc, ni au-dessus d’elle quand on la brandit. En haut, elle prend pour modèle le ciel rond et se conforme aux trois corps lumineux (soleil, lune et étoiles) ; en bas, elle prend pour modèle la terre carrée et se conforme aux quatre saisons ; au milieu, elle répond à la volonté générale du peuple et pacifie ainsi le pays entier. Quiconque se sert d’elle fera effet d’un coup de tonnerre. Tous les habitants d’entre les quatre frontières se soumettront aux feudataires et écouteront leurs ordres princiers. Telle est l’épée du feudataire… »

Elle symbolise la fidélité et l’allégeance des princes envers l’empereur et la magnanimité envers le peuple, Elle se modèle sur le ciel et la terre, sur les énergies célestes et les énergies terrestres. Sa force s’exprime par le tonnerre et impose le respect.

 

L'EPEE DU VULGAIRE

 

« …Et l’épée du vulgaire, qu’est-ce ? demanda le roi [5]…C’est dit Tchouang-tseu, le fer qui est aux mains de certains hommes, qui portent un turban à gland et un pourpoint étroit ; qui roulent des yeux féroces et ont le verbe très haut ; qui se coupent la gorge, se percent le foie ou les poumons, dans des duels sans buts ; qui s’entre-tuent, comme font les coqs de combat, sans aucune utilité pour leur pays… »

Elle symbolise les hommes qui tuent aveuglement, ils sont sans foi ni loi, exerçant leur courroux, bafouant les lois du ciel et de la terre.

 

 

Cette classification de trois épées décrit l’organisation féodale de la Chine antique ;

  • l’empereur ou le roi ;  tout puissant
  • les princes feudataires soumis à l’autorité suprême possèdent les terres
  • l’homme d’armes ou le soldat. Dans l’Antiquité chinoise c’était la plus basse classe sociale, celle permettant d’éviter la mendicité.

 

LE DISCOURS SUR L'EPEE DE ZHUANG ZI

 

Zhuang Zi était une fine lame ; dans son « discours sur l’épée » [6] il dévoile la subtilité de son art :

 « …Mon art dit Tchouang Tseu consiste en ceci : je fais voir mon vide ; j’ouvre le combat en attirant mon adversaire par un avantage apparent ; l’attaque le dernier mais je touche le premier… »

          On peut mettre en parallèle cet extrait du Zhuang Zi avec une note apportée par Wang yen Nien à un texte de taiji quan ; « les secrets des cinq principes » de Li Yixu.  Li Yixu expose la primauté de l’intention (le Yi) sur l’usage de la force. Wang Yen Nien ajoute cette note :

« Si l’autre bouge, je bouge aussi, mais le premier »

          On peut voir l’importance de l’observation, du regard intérieur qui peut pénétrer l’autre et ainsi sentir ses moindres mouvements et pouvoir ainsi le devancer dans ses actions. La condition première selon Li Yixu demeure le calme de l’esprit, la pensée (Yi) dirige et non pas la force (jin).

 

        A la fin de l’Antiquité apparaît une nouvelle classe sociale importante qui va marquer la Chine ; les lettrés, ils possédaient une toute autre arme, l’écriture.

 

 

LE WEN ET LE WU

 

Ces deux termes ne s’opposent pas bien qu’on puisse le croire au premier abord, comme le yin yang, ils se complètent. Ils semblent avoir influencer les arts chinois, subtil équilibre entre la force et l’esprit.

 

LE WEN

 

WEN


(Ricci 5535 ; lignes, dessins, veines dans le bois ou la pierre, idéogrammes simples, caractères, pièce écrite, culture, cultivé, civil en opposition à militaire)
(Wieger 61F lignes qui se croisent, veines, rides, dessins)

 

 

Le caractère représente l’écriture, les écrits sont tellement importants en Chine qu’ils ont pu pour certains été considérés comme des « classiques » ceux-ci constituent la base de l’éducation des lettrés chez qui l’influence confucéenne est très marquée. Les lettrés constituaient une classe sociale de fonctionnaires civils de l’état. Ils possédaient une qualité, celle de l’écriture au service de l’état permettant d’imposer les lois dans l’empire. Le symbole de cette qualité était représenté par le droit du port d’une épée par ces lettrés, celle-ci était qualifiée de « civile » afin de la distinguer de  l’épée dite  « militaire ».

 

 

LE WU

 

 

WU

(Ricci 5587 ; militaire par opposition à civil, martial, guerrier, traces de pas, pas, enjambée) Ceci nous donne l’image d’une armée en marche prête à combattre.

 

 

Pourtant l’étymologie de l’idéogramme WU apporte une nuance importante au sujet de l’utilisation des armes.

 

WU

 Les lances
 qui arrêtent
les incursions ennemies permettant au peuple de prospérer.
 (Wieger 71 K) L’armée, soldats.

 

 

Traduction littérale ; arrêt de la violence donc la paix permettant au peuple de vivre et de prospérer. Les armes font office de protection, elles enlèvent à l’ennemi potentiel toute velléité, elles garantissent la paix. Ce qui impose ce respect est pourtant un des instruments de guerre des plus redoutables ; KE, la hallebarde.

 

LA HALLEBARDE 

 

KE

(Wieger 71 F) Sorte de hallebarde, jadis très usitée. Un croc ou croissant en haut, une pièce transversale, une dragonne pendante

 

Ce radical (le 62 dans le dictionnaire antique Kang Xi)  est à l’origine de nombreux caractères ayant trait aux armes, excusez du peu !

  • lance
  • hallebarde
  • armes
  • trident
  • pointe
  • bouclier
  • hache
  • glaive
  • pieu
  • flèche
  • longue lance

et aussi aux techniques en rapport avec celles-ci :

  • blesser
  • planter
  • racler
  • tailler
  • vaincre
  • désarmer
  • trancher
  • détruire
  • mettre à mort
  • combattre
  • percer  

 

          La vocation de l’armée est d’imposer par les armes en garantissant la paix. L’association des idéogrammes WEN WU signifie civilisation, patrimoine culturel d’un pays (Ricci 5535) La culture, les arts se développent en période de paix, l’usage des armes est d’imposer l’ordre permettant le développement de la société.. La civilisation sans la culture et les lettres peut pencher vers la barbarie. Les deux tranchants de la lame de l’épée pourraient symboliser les domaines du WEN et du WU, alliant la force et l’esprit, la force étant dirigée par l’esprit.

 

____________________

[1] P481 Les pères du système taoïste L.Wieger

[2] Zhuang Zi

[3] Le yin et le yang

[4] P332 333 Philosophes taoïstes Gallimard

[5] P481 Les pères du système taoïste L.Wieger

[6] P331 L’oeuvre complète XXX Philosophes taoïstes Gallimard

 

______________________

SOURCES :

Caractères chinois L.Wieger

Chine J.Pimpaneau

Découvrir les anciennes armes de la Chine G.Charles Amphora

Dictionnaire français de la langue chinoise Institut Ricci

Les pères du système taoïste L.Wieger Cathasia

Philosophes taoïstes Gallimard

A LIRE :

Revue Dragon n°7 Jian ou l’épée chinoise Y.Naert

____________________

 

 

 

 

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Archive ; Interview jeux d'Epée 2008

30 Mai 2024 , Rédigé par Thierry Lambert

Claudy Jeanmougin, Jean Luc Saby et Joël Roche tous trois animateurs des jeux d’épée 2008 se sont prêtés au jeu de l’interview, voici leurs réponses.

 

Quelle est pour vous la place des armes dans l’art martial ?

 

CLAUDY JEANMOUGIN

 

Les armes sont essentielles dans la pratique des arts martiaux, d'autant plus qu'elles sont de précieux outils pédagogiques pour la pratique de la forme à mains nues pour ce qui est du taiji quan. Dans ce cas, ce qui compte, c'est moins la pratique de l'arme elle-même que l'effet de sa pratique sur le pratiquant. Par exemple, tel pratiquant qui a toujours les mains froides alors même qu'il pratique depuis quelques années, mettez-lui une arme dans la main et tout ira bien. Pourquoi? Simplement parce que son attention sera portée sur l'instrument et que, sans s'en rendre compte, il s'exerce à l'oubli des mains. Tel autre pratiquant qui a des gestes très resserrés, aussitôt qu'il prend un éventail, ses gestes prennent du volume parce que "l'instrument" ne lui laisse pas le choix. Nous pourrions continuer à fournir de nombreux autres exemples de cet ordre, ce qui viendrait totalement à l'encontre de ce que certains professeurs préconisent comme une règle essentielle, toujours pour le taiji quan, qu'il faut d'abord maîtriser la forme avant de toucher à une arme…

Un autre aspect du maniement des armes est celui de la responsabilité en qualité de pratiquant. D'une part, l'arme permet de mettre à jour certaines peurs, et d'autre part elle oblige à une prise de conscience de quelques principes de sécurité, comme celle de la "distance" qui est aussi un principe dans les arts martiaux.

La pratique d'une arme est un art martial en soi, la pratique de l'arme dans les arts martiaux à mains nues oblige le pratiquant à avoir une attitude correcte dès le départ.

 

J.L.S.

 

            L’arme cache l’outil que l’être humain ne cesse de manipuler pour subvenir à ses besoins les plus rudimentaires. Les armes montrent l’outil dans une noblesse particulière, fondée sur des rituels et des manipulations correctement structurées. La pratique des armes à deux fait intervenir des règles sociales plus exigeantes.

 

J.R.


Durant toute sa vie O Senseï [1] a pratiqué les armes. Ce qui a participé, par là même, au processus de création de l'aïkido. Étudier en parallèle l’aïkido avec et sans armes, c’est refaire un petit bout du chemin qui a mené à notre discipline, c’est élargir sa vision, trouver des ponts. C’est aussi, à mon sens, se donner une situation supplémentaire d’expérimenter les principes qui régissent l'aïkido. Prenons en exemple ryote dori / tenchi nage : Que se passe-t-il pour Tori ? Le centre à partir des points d’appuis, crée une spirale. Celle ci engendre une dynamique à l’intérieur du corps de Tori. Cette dynamique va être transmise au partenaire au travers des points de saisies. Ce qui va intégrer le Uke dans la spirale, le déstabiliser puis le projeter.

Si l’on a une arme dans les mains, la dynamique va se transmettre dans l’arme, passer par le point de contact (ou d’impact) dans l’arme du partenaire, se répercuter dans son corps et sur ses appuis. Ce qui permet, par exemple, de balayer une attaque et de piquer avec un Jo (gaeshi tsuki)

Les applications sont différentes, mais le principe mis en action est le même: la spirale. On peut dire que le mouvement part du sol, se développe dans le corps, passe dans l’arme et se répercute chez le partenaire. Le développement des cercles, la concentration du triangle, la notion de contact peut s’illustrer de la même façon.

 

 « Entrez sous le signe du triangle, réalisez le mouvement suivant la technique du cercle puis contrôlez en conduisant vers le bas sous le signe du carré ... » O Sensei


       Si nous sommes théoriquement d’accord pour dire que l’arme est le prolongement du corps, par conséquent, pourquoi ne pas utiliser l’arme pour travailler ce corps ?
De plus, l’arme a sa propre originalité; si elle est intégrée à la gestuelle, à la dynamique, elle concrétise les notions d’axes, de lignes, de plans, d’alignement, et rend subtile la notion de contact. La pratique des armes est un moment où le travail de l’intention demande plus de rigueur et de présence. Intention sans laquelle l’échange se vide de sa substance, de son sens. Et surtout, les armes sont complémentaires au travail à mains nues, car elles créent une situation où les rapports de temps, de vision, et de placement prédominent, une situation où la vigilance et l’urgence sont accrues, une situation où puissance et poids ne sont plus un handicap.

 

 

Dans les arts martiaux indonésiens, on commence par la pratique des armes avant la pratique à mains nues, que pensez-vous de la place offerte aux armes dans ces disciplines ?

 

C.J.

Je ne peux pas me prononcer sur ce que je ne connais pas, mais je pense que c'est une très bonne école que celle des armes.

 

JEAN-LUC SABY

Je ne connais pas particulièrement l’Indonésie, je donnerai simplement mon avis. Il existe des sociétés où les activités agraires sont dominantes, où se retrouver avec un outil entre les mains est plus courant qu’avoir les mains nues. On commencera donc naturellement par la pratique des armes avant la pratique à mains nues. En occident, les activités intellectuelles sont plus nombreuses et même valorisées, on constate que la pratique des armes arrive au-delà de la pratique main nue.

 

 

Selon vous, pourquoi pratiquez les armes au 21ème siècle ?

 

C.J.

D'un point de vue guerrier cela a bien peu de sens, encore que le combattant sait bien que les munitions ne sont pas inépuisables et qu'à une étape ultime, ou il se sert de ses mains ou de ce qu'il trouve sous ses mains, et pourquoi pas une arme. Là, nous sommes dans le domaine de la survie du combattant, ce qui n'a rien à voir avec les arts martiaux.

Former un combattant prend moins d'un an, former un artiste martial prend des années. Quelle est la différence? L'un est formé pour tuer, c'est facile, l'autre non, c'est plus compliqué.

 

J.L.S.

Il y a t-il un siècle où les armes n’aient pas été pratiquées ?

 

 

Quelles réflexions vous viennent face à l’engouement actuel d’une discipline comme le taiji quan ?

 

C.J.

Le taiji quan est une discipline apparemment à la portée de tous et, fort de cette illusion, nombreux sont les adeptes potentiels. Et puis il ne faut pas se leurrer, cette discipline est le plus souvent présentée comme une technique de santé, alors allons-y… puisque nous sommes tous potentiellement malades. Les désillusions sont nombreuses quand l'illusion ne persiste plus. Méfions-nous donc de ce grand élan.

Cependant, le taiji quan offre ce que nombre d'autres disciplines du même ordre n'offrent pas ou plus : une base philosophique aux multiples facettes. Mais là encore, attention à ne pas tomber dans le piège facile de la grande église car les prêtres sont nombreux.

Il y a un grand manque dans notre société, un manque qui provient certainement aujourd'hui de l'absence totale de toute idéologie et de véritables philosophes. Alors on se penche sur ce qu'il y a de plus lointain pour se donner une bonne raison d'être en se raccrochant à des racines qui ont su résister au temps.

 

J.L.S.

La pratique sportive s’interrompt lorsque les muscles et les articulations sont fatigués (vers les 40 ans), elle ne convient pas non plus à certaines constitutions physiques fragiles. Il y avait donc un créneau que le taiji quan a investi, car celui-ci impose moins de contre indication à sa pratique. Le taiji quan a aussi renforcé sa position en apparaissant comme « thérapeutique » et « non violent ». Mais attention l’engouement ne veut pas dire que l’investissement se poursuive sur le long terme.

 

 

JOËL ROCHE

Il est intéressant de noter que dés l’an 1400, on parle des six accords, dans les textes classiques du Tai-chi (pratique martiale chinoise dont les principes ont été formulés durant la dynastie Ming - 1368/1644) :
 

  • Le coeur en accord avec l’intention
  • L’intention en accord avec le souffle,
  • Le souffle en accord avec l’énergie.

 

  • La main en accord avec le pied,
  • Le coude en accord avec le genou,
  • L’épaule en accord avec la hanche.


Recherche d’unité ...
Et, paradoxalement, plus on est à l’écoute de soi, plus on est à l’écoute de l’Autre.

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Interview réalisé en 2008 aux Jeux d'épée 2008 par Thierry Lambert

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[1] Ueshiba Morihei

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Taiji quan et taoïsme : la fille de jade lance la navette

27 Mai 2024 , Rédigé par Association Le Bambou Publié dans #TAIJI QUAN ET SYMBOLISME

Des 127 mouvements du grand enchaînement nous pouvons en distinguer trois catégories ;

 

  • La première est constituée des noms des mouvements décrivant les techniques, elle représente les trois-quarts des séquences de l’enchaînement, par exemple « Pas en avant, pousser au niveau du cœur avec la paume »
  • la deuxième catégorie rassemble les noms des mouvements qui évoquent un animal comme « le dragon explore avec ses griffes »
  • pour la dernière elle est constituée d’images liées à la tradition chinoise en relation ou non avec le taoïsme ici « la fille de jade lance la navette »

 

Ce mouvement « La fille de jade lance la navette » est lié à la tradition taoïste, Schipper[1] nous en livre une description :

 

« L’œil gauche (le soleil) est la demeure du Père de l’Orient, le souffle Yang du printemps ; celui de droite abrite la Mère de l’Occident[2], le souffle originel du grand Yin. Le père s’appelle Non-action, la mère ;  Nature. Elle règne sur la montagne K’ouen-Louen. On l’appelle encore Jade Couché ou Fille de Jade de l’Eclat Obscur. Habillée de vêtements de cinq couleurs, elle mesure neuf-dixième d’un pouce, ou encore trois pouces de haut. Le couple se trouve le plus souvent dans la Cour Jaune[3] et dans la Chambre Pourpre. De leur union est né un enfant, l’homme véritable Cinabre-du-Nord, c'est-à-dire feu de l’eau, Yang du Yin, Etre essentiel, il est mon vrai moi »

 

H.Maspero nous indique que ces dieux protecteurs du corps sont les mêmes que ceux du monde tel que se le représentent les taoïstes. Quelques uns sont les gardiens des champs de cinabre[4] et ne laissent passer que les représentants du divin, voici un extrait du Dongfang Neijing Zhu :

 

 

 

 

 

»Le Prétoire Vert (œil gauche est la résidence de l’adolescent Vert Qingtong), le Prétoire de Pureté Blanche (œil droit est celle de la Fille de jade de Simplesse Blanche Baisu Yunû »

           

         

 

 

          Nous pouvons au regard de ces deux extraits, facilement confondre la Dame Reine de l’Occident avec la Fille de Jade ; à ce sujet Maspero nous éclaire : 

 

« On ne saurait s’étonner de cette confusion si l’on songe que presque chaque livre taoïste se présentait comme dicté par un dieu, par un immortel et contenait les noms d’un ou plusieurs autres dieux ou immortels, les un comme les autres inconnus. La littérature taoïste ancienne est en grande partie l’œuvre de médiums…ils ne songeaient pas toujours à fournir d’eux-mêmes un état civil précis ; la mise en ordre de tous ces noms d’origine disparate était une œuvre impossible »

 

           Les premiers adeptes du taiji quan ont cherché en associant ces personnages protecteurs et dispensateurs d’immortalité à unir cet art aux recettes de longue vie.

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Sources :

Chine J.Pimpaneau

Le corps taoïste Schipper

Le taoïsme H.Maspero

Taoïsme et corps humain C.Despeux

Voir sur  la Mère de l’occident : http://mythologica.fr/chine/xiwangmu.htm

 

 

[1] p 150 dans « le corps taoïste » Schipper 

[2] Reine mère de l’occident ou xi wang mu décrite dans le « classique des montagnes et des mers » comme un personnage à queue de léopard et dents de tigre, les cheveux en  désordre responsable de la peste, elle devint sous les Han une impératrice bienveillante résidant dans les monts Kunlun où elle y distribuait les pilules d’immortalité

[3] Elément central de la vision du corps suivant la tradition de la Cour Jaune (procédés d’origine taoïste)

[4] Les champs de cinabre ou champ de transformation du souffle sont au nombre de trois, au niveau abdominal, au niveau thoracique, et au niveau crânien

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