Qu'est-ce que le qi gong ?
LES ORIGINES DE LA GYMNASTIQUE CHINOISE
DAO YIN QI GONG ou tao yin chi kung
Dans le tombeau de la marquise de Dai (daté de 168 av JC) a été découvert en 1972 parmi de nombreux objets un tissu orné de postures annotées de commentaires sur leurs exécutions et sur leurs indications thérapeutiques. Cette découverte atteste que des pratiques psychocorporelles cherchant à améliorer la santé, voir à allonger la durée de vie ou tout au moins la rendre plus facile ont eu cours depuis bien longtemps en Chine. Le daoyin qigong ou tao yin chi kung plonge ses racines dans le foisonnement de pratiques influencées par trois grands courants de pensée ; le confucianisme, le taoïsme, et le bouddhisme.
Parmi les nombreuses écoles de dao yin qi gong toutes ne poursuivent pas les mêmes buts, l'entretien de la santé, la protection de l'intégrité physique, la recherche spirituelle, l'exercice comme moyen thérapeutique, la réalisation personnelle sont des exemples parmi d'autres de la richesse des gymnastiques traditionnelles chinoises. Les écoles de qi gong, toutes tendances confondues s'entendent sur le fait de concentrer l'attention sur le corps, la respiration et les sensations, c'est certainement pour cette similitude avec le yoga indo-thibétain que l'on a pu appeler ces techniques « yoga chinois » il est impossible de décrire tous les exercices qui composent le dao yin qi gong, cependant nous pouvons tenter cette proposition de classification des exercices de santé chinois.
Ces exercices s'exécutent lentement et sans effort, l'esprit est à l'aise, le corps l'est également. Il s'agit de le dynamiser sans le blesser en cherchant à améliorer la mobilité articulaire. La mobilisation en douceur contribue à améliorer la circulation de l'énergie dans les zones sollicitées. Les articulations sont considérées par les Chinois comme des barrières énergétiques. Ces mobilisations ont pour effet d'ouvrir ces barrières, obstacles à la circulation de l'énergie.
« Le fait que l'eau ne croupisse pas et que le gond de porte ne pourrit pas est du à leurs mouvements »
SUN SIMIAO (581-682) Médecin chinois
Appelé zhan (se tenir debout) zhuang (pieu) gong (travail )
Zhan zhuang gong pourrait se traduire par « l'habileté dans la pratique posturale » ou « faculté de se tenir debout de manière équilibrée »
Le caractère Gong est composé de deux traits horizontaux reliés entre eux par leur milieu par un trait vertical. Le trait vertical représente l'homme dressé entre terre et ciel, les deux traits horizontaux représentant la terre et le ciel. Le trait vertical représente également l'image d'un pieu planté en terre symbolisant la verticalité (l'axe corporel passant par le sommet du crâne et le milieu du périnée) Il représente l'observateur placé au centre, témoin des manifestations du monde tangible. Il est aussi le point d'équilibre entre les six directions de l'espace (devant, derrière, à gauche, à droite, en haut, en bas)
Le principe du zhan zhuang gong est de maintenir la posture sans effort et sans rigidité en laissant libre cours aux circulations qu'elles soient sanguines, nerveuses, énergétiques. Il s'agit de renforcer la structure tout en respectant les paramètres de placement des segments corporels en fonction de la physiologie. Ils permettent une prise de conscience de l'équilibre, de l'axe corporel, des localisations des tensions corporelles, de la respiration.
Il n'est pas possible en quelques mots de détailler les techniques respiratoires utilisées en daoyin ou tao yin. En restant simple, la technique respiratoire de base ou d'étude consistera à associer les phases respiratoires aux mouvements globaux du corps. Ceci consiste à associer l'ouverture ou l'extension du corps avec l'inspiration et la fermeture ou la flexion avec l'expiration.
Au fur et à mesure des progrès dans la pratique, la respiration tendra à devenir de plus en plus subtile ; voici deux images afin d'illustrer cette caractéristique :
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"ne pas faire vaciller la flamme d'une bougie" en exhalant le souffle pour la phase expiratoire (hu)
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comme "humer une fleur ou un parfum" pour la phase inspiratoire (xi)
Il est plus judicieux de procéder du plus concret au plus subtil, du structurel vers l'énergétique, du palpable vers l'impalpable ceci nous semble une voie pleine de bon sens surtout à l'attention des débutants.
Les manoeuvres du massage chinois ont ceci de particulier :
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utilisation des différentes parties de la main (doigts, paume, tranchants, dos de la paume, talon de la paume et du corps, coudes)
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variations dans l'intensité des manoeuvres (de fort à léger)
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variations dans la vitesse d'exécution (de lent à rapide)
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variations dans le but recherché (tonification, dispersion, harmonisation)
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variations dans la durée
Une pratique régulière basée sur l'écoute permet d'adapter lors de la pratique personnelle les manoeuvres en fonction de la période de la journée, de la motivation (de quoi j'ai besoin ?) et du temps disponible.
Philosophie et qi gong
Le dao yin qi gong est bien plus qu'une simple gymnastique, il s'inscrit dans la tradition chinoise. Nous trouvons des références aux exercices de santé chinois dans les textes classiques de la pensée chinoise tels que : le Dao de jing de Lao Zi, l'oeuvre de Zhuangzi, le Yi Jing (traité des mutations), sans oublier Les entretiens de Confucius et le Nei jing su wen (traité de l'interne), considéré comme la bible de l'acupuncteur, texte exposant l'énergétique chinoise.
Le contexte géographique et historique de la Chine fait qu'elle s'est trouvée enrichie au contact des autres peuples et cultures, ceci peut expliquer la richesse gestuelle et symbolique des exercices de santé chinois
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Sources photos : Pixabay, Istockphotos
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