BODHIDHARMA
Son nom en chinois est PU TI DA MO
L’ARBRE DE LA BODHI
L’idéogramme PU désigne le figuier des pagodes (Ricci 4179)
Cet arbre possède un lien très fort avec la doctrine bouddhiste, il est vénéré depuis plus de 2500 ans à Bodh-Gayâ lieu où le Bouddha s’est assis en méditation. Il appartient aux arbres sacrés de l’Inde relié aussi à de nombreuses autres divinités hindous (Krisna, Ganesha, Hanuman)
BODHI c’est donc l’arbre de l’éveil
LA LEGENDE DE BODHIDHARMA
Une grande partie des historiens s’accordent sur le caractère légendaire du personnage. Son arrivée en Chine difficile à dater précisément, son origine indienne ou perse, son entrevue avec le roi Wu de la dynastie des Liang, son départ pour Shaolin Shi, monastère bouddhique près de Luoyang la capitale, sa méditation de neuf années devant le mur, sont autant d’éléments qu’aucune source historique sûre n’a jamais attestés. Tout ce que la tradition relate de Bodhidharma est à prendre avec prudence, que ce soit le fait qu’il soit considéré comme le créateur du bouddhisme Chan (1) voir du Gong fu wu shu, et aussi qu’il ait pu être à l’origine de deux séries d’exercices ; les Yi Jin Jing et Xi Sui Jing. Sur son origine, les avis des historiens divergent à tel point que certains nient même son existence tandis que d’autres avancent qu’il y aurait donc eu plusieurs moines à des différentes périodes.(2)
Shaolin Shi (le monastère de la petite forêt)
9 ans en méditation :
Le chiffre 9 a une portée hautement symbolique, il représente le principe yang à son apogée. Ces 9 années passées en méditation veulent attester que DA MO a atteint un sommet dans la connaissance. On peut relever la contradiction du personnage considéré comme l’importateur en Chine de l’école Lanka, école indienne dont la doctrine est décrite dans le Lankâvatâra-sutra (texte traitant de l’illumination intérieure) et comme un adepte du Bi Guan (traduction littérale contemplation murale) condamnant tout recours à la lettre écrite.
Guan
Bodhidharma se fait donc le propagateur d’une voie « pratique » loin des études de textes, il passe pour un réformateur, un révolutionnaire du bouddhisme qui se faisait jour à cette époque en Chine.
- Le Yi Jin Jing
- Le Xi Sui Jing
- Et aussi les 18 mains de Lohan (certaines sources avancent que cette forme aurait été inspirée par le Yi Jin Jing)
Essai sur les origines et les influences du Yi Jin Jing
Cet exercice appartient aux classiques " des exercices de santé chinois", il plonge ses racines dans les grands courants de la tradition chinoise.
Quand bien même ce personnage n’ait jamais existé, il a incontestablement influencé les esprits en Chine et au Japon,(4) l’image de l’ascète méditant devant un mur a inspiré de nombreux artistes. Même s’il a partagé avec d’autres la paternité de la réforme du bouddhisme chinois, il apparaît le plus souvent comme le premier patriarche du bouddhisme Chan, et si le rattachement de Bodhidharma au monastère de Shaolin n’a été qu’une manière d’apporter du crédit au monastère, il est en pourtant devenu la principale icône.
(1)Chan est une abréviation du terme Chan na qui vient lui-même du sanskrit Dhyâna. A.Cheng nous dit sur ce mot : « le terme difficilement traduisible de dhyâna désigne dans le bouddhisme canonique de l’inde un ensemble d’exercices dûment définis et gradués qui visent à l’obtention de divers états de concentration et de purifications mentales relevant du yoga »
(2) Voir Despeux les entretiens de Mazu p 12
(4) le bouddhisme Chan est devenu le bouddhisme Zen au Japon
Dictionnaire français de la langue chinoise Institut Ricci-Kuangchi Press
Le bouddhisme Ch’an en mal d’histoire Bernard Faure Ecole française d’Extrême-Orient
Mythologie des arbres J.Brosse Payot