taiji quan et symbolisme
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Dans le lien ci-dessous vous pouvez consulter/télécharger une étude portant sur le symbolisme animal contenu dans l'enchaînement du Yangjia michuan taiji quan à travers l'évocation de huit animaux.
Taiji quan et taoïsme : la fille de jade lance la navette
Des 127 mouvements du grand enchaînement nous pouvons en distinguer trois catégories ;
- La première est constituée des noms des mouvements décrivant les techniques, elle représente les trois-quarts des séquences de l’enchaînement, par exemple « Pas en avant, pousser au niveau du cœur avec la paume »
- la deuxième catégorie rassemble les noms des mouvements qui évoquent un animal comme « le dragon explore avec ses griffes »
- pour la dernière elle est constituée d’images liées à la tradition chinoise en relation ou non avec le taoïsme ici « la fille de jade lance la navette »
Ce mouvement « La fille de jade lance la navette » est lié à la tradition taoïste, Schipper[1] nous en livre une description :
« L’œil gauche (le soleil) est la demeure du Père de l’Orient, le souffle Yang du printemps ; celui de droite abrite la Mère de l’Occident[2], le souffle originel du grand Yin. Le père s’appelle Non-action, la mère ; Nature. Elle règne sur la montagne K’ouen-Louen. On l’appelle encore Jade Couché ou Fille de Jade de l’Eclat Obscur. Habillée de vêtements de cinq couleurs, elle mesure neuf-dixième d’un pouce, ou encore trois pouces de haut. Le couple se trouve le plus souvent dans la Cour Jaune[3] et dans la Chambre Pourpre. De leur union est né un enfant, l’homme véritable Cinabre-du-Nord, c'est-à-dire feu de l’eau, Yang du Yin, Etre essentiel, il est mon vrai moi »
H.Maspero nous indique que ces dieux protecteurs du corps sont les mêmes que ceux du monde tel que se le représentent les taoïstes. Quelques uns sont les gardiens des champs de cinabre[4] et ne laissent passer que les représentants du divin, voici un extrait du Dongfang Neijing Zhu :
»Le Prétoire Vert (œil gauche est la résidence de l’adolescent Vert Qingtong), le Prétoire de Pureté Blanche (œil droit est celle de la Fille de jade de Simplesse Blanche Baisu Yunû »
Nous pouvons au regard de ces deux extraits, facilement confondre la Dame Reine de l’Occident avec la Fille de Jade ; à ce sujet Maspero nous éclaire :
« On ne saurait s’étonner de cette confusion si l’on songe que presque chaque livre taoïste se présentait comme dicté par un dieu, par un immortel et contenait les noms d’un ou plusieurs autres dieux ou immortels, les un comme les autres inconnus. La littérature taoïste ancienne est en grande partie l’œuvre de médiums…ils ne songeaient pas toujours à fournir d’eux-mêmes un état civil précis ; la mise en ordre de tous ces noms d’origine disparate était une œuvre impossible »
Les premiers adeptes du taiji quan ont cherché en associant ces personnages protecteurs et dispensateurs d’immortalité à unir cet art aux recettes de longue vie.
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Sources :
Chine J.Pimpaneau
Le corps taoïste Schipper
Le taoïsme H.Maspero
Taoïsme et corps humain C.Despeux
Voir sur la Mère de l’occident : http://mythologica.fr/chine/xiwangmu.htm
[1] p 150 dans « le corps taoïste » Schipper
[2] Reine mère de l’occident ou xi wang mu décrite dans le « classique des montagnes et des mers » comme un personnage à queue de léopard et dents de tigre, les cheveux en désordre responsable de la peste, elle devint sous les Han une impératrice bienveillante résidant dans les monts Kunlun où elle y distribuait les pilules d’immortalité
[3] Elément central de la vision du corps suivant la tradition de la Cour Jaune (procédés d’origine taoïste)
[4] Les champs de cinabre ou champ de transformation du souffle sont au nombre de trois, au niveau abdominal, au niveau thoracique, et au niveau crânien
Taiji quan et symbolisme ; l'eau
L’EAU
«... La longue boxe est semblable aux flots du fleuve bleu ou de la mer qui se meuvent continuellement et sans fin... »
Traité sur le taiji quan, texte attribué à Zhang San Feng
Souvent utilisée afin de tenter de définir le taiji quan, cette phrase nous livre une image singulière de cette discipline. Cette même idée de continuité est déjà par deux fois affichée dans le même texte, la répétition est d’usage courant dans les textes de la tradition du taiji quan, ainsi la phrase en référence au Fleuve Bleu constitue un rappel de ce principe sous forme d'image.
D'autres extraits du Traité du taiji quan livrent des indications sur la pratique :
« Il faut que les mouvements ne présentent aucune imperfection, sans creux ni bosse, ils s’enchaînent sans interruption. »
Et un peu plus loin
« Toutes les parties du corps sont reliées entre elles, articulation par articulation, sans la moindre rupture »
Ceci souligne la fluidité des mouvements du taiji quan
DEVIDER LE FIL DE SOIE
On trouve une image similaire dans l’évocation du déroulement du fil de soie symbolisant la manière d’exécuter la forme du taiji quan ; doux afin que le fil ne casse pas, et continu afin que cette dynamique permette le défilement du fil.
Ainsi, ces extraits rappellent que ce principe de continuité caractérise de façon marquante le poing du taiji. Par ses gestes continus et harmonieux, la forme exprime la même qualité que celle conférée à la vie ; sa faculté de s’écouler sans relâche. En effet, la conduite des gestes ne comporte aucune rupture ou arrêt et s’écoule tel un flot continu, seule une pulsation seulement perceptible aux observateurs avertis se manifeste marquant les mouvements d’ouverture et de fermeture liés au yin et au yang. Le microcosme (le corps) s’unit ainsi au macrocosme (la vie ou encore le dao), en manifestant cette pulsation. Rappelons que l’image rattachée à ce principe n’est autre qu’un élément naturel, l’exemple de la nature étant très marquant.
Si la référence à l’eau à travers les premiers textes retraçant la théorie rattachée au taiji quan a son importance sur la compréhension de la pratique de l’enchaînement, d’autres textes, ceux de la littérature chinoise classique, constituent également une source d’enrichissement, nous aborderons quelques exemples tirés des philosophes taoïstes. Les éléments qui constituent la mythologie du taiji quan sont suffisamment marquants pour qu’ils soient aussi porteurs de messages clairs sur cette pratique, la construction du taiji quan du point de vue historique et théorique s’inspire sans conteste de la pensée chinoise, ces exemples sont nombreux de cette influence. C’est pour cette raison que l’étude de la culture chinoise est pour un pratiquant une porte fabuleuse pour sa recherche.
SUIVRE LE MOUVEMENT DE L'EAU
Textes sur l’adaptation aux éléments ou circonstances, notion de suivre en tui shou
Kong fu zi (Confucius) est en admiration devant un nageur bravant une forte rivière, voici ce que le nageur explique sur la manière dont il brave les éléments :
« Je me laisse aspirer par l’entonnoir central du tourbillon, puis rejeter par le remous périphérique. Je suis le mouvement de l’eau, sans faire moi‑même aucun mouvement ».
Livre 2 chapitre 9 « La chute d’eau » Lie zi (Lie-tseu)
Plus loin, une histoire similaire toujours relatée par Confucius, cette fois-ci le nageur s’y prend d’une toute autre manière :
« Avant d’entrer dans l’eau, dit l’homme, j’examine si mon cœur est absolument droit et loyal, puis je me laisse aller. Ma rectitude unit mon corps aux flots. Comme je fais un avec eux, ils ne peuvent pas me nuire ».
Livre 8 chapitre 10 « de la parfaite adaptation aux circonstances » Lie zi (Lie tseu)
LA BONTE
Textes sur l’action bienfaisante de l’eau, aspect santé et harmonie du taiji quan
"La bonté transcendante est comme l’eau.
L’eau aime faire du bien à tous les êtres ; elle ne lutte pour aucune forme ou position définie, mais se met dans les lieux bas dont personne ne veut.
En ce faisant, elle est l’image du Principe.
A son exemple, ceux qui imitent le Principe, s’abaissent, se creusent ; sont bienfaisants, sincères, réglés, efficaces, et se conforment aux temps. Ils ne luttent pas pour leur intérêt propre, mais cèdent. Aussi n’éprouvent‑ils aucune contradiction."
Chapitre 8 Dao De Jing Lao Zi (lao tseu)
Voici le commentaire associé à ce texte :
"Ce chapitre continue le précédent. Après l’altruisme du ciel et de la terre, l’altruisme de l’eau est proposé en exemple. Ko-tchangkeng résume ainsi : Fuyant les hauteurs, l’eau recherche les profondeurs. Elle n’est oisive, ni le jour, ni la nuit. En haut elle forme la pluie et la rosée, en bas les fleuves et les rivières. Partout elle arrose, elle purifie. Elle fait du bien et est utile à tous. Elle obéit toujours et ne résiste jamais. Si on lui oppose un barrage, elle s’arrête ; si on lui ouvre une écluse, elle s’écoule. Elle s’adapte également à tout récipient, rond, carré, ou autre. — La pente des hommes est toute contraire. Ils aiment naturellement leur profit. Il leur faudrait imiter l’eau. Quiconque s’abaissant servira les autres, sera aimé de tous et n’aura pas de contradicteurs."
SOUPLESSE
Texte sur l’association souplesse et faiblesse/efficacité, aspect efficacité du taiji quan
"En ce monde, rien de plus souple et de plus faible que l’eau ; cependant aucun être, quelque fort et puissant qu’il soit ; ne résiste à son action (corrosion, usure, choc des vagues) ; et aucun être ne peut se passer d’elle (pour boire, croître, etc.)."
"Est‑il assez clair que la faiblesse vaut mieux que la force, que la souplesse prime la raideur ? Tout le monde en convient ; personne ne fait ainsi.
Les Sages ont dit : Celui‑là est capable d’être le chef du territoire et le souverain de l’empire, que ne rebutent, ni l’ordure morale, ni le malheur politique. (Celui qui est assez souple pour s’accommoder à tout cela ; et non l’homme raide et systématique.)
C’est là une parole bien vraie, quoiqu’elle offense les oreilles d’un grand nombre."
Dao De Jing Lao Zi (lao tseu) chapitre 78
EFFICACITE
Textes sur l’efficacité de l’eau, taiji quan expression du non-agir. Action non-action exemple de l’eau et du silence.
"Partout et toujours, c’est le mou qui use le dur (l’eau use la pierre). Le non‑être pénètre même là où il n’y a pas de fissure (les corps les plus homogènes, comme le métal et la pierre). Je conclus de là, à l’efficacité suprême du non‑agir.
Le silence et l’inaction ! Peu d’hommes arrivent à comprendre leur efficacité".
Chapitre 43 Dao De Jing Lao Zi (lao tseu)
"Le prince héritier Kien, fils du roi P’ing‑wang de Tch’ou, ayant été calomnié par Fei‑ouki, avait fui à Tcheng, où il avait été assassiné. Son fils Pai-koung méditait de le venger. Il demanda à Confucius :
— Y a‑t‑il des chances pour qu’un complot ne soit pas découvert ?
Confucius perça son intention et ne répondit pas. Pai-koung reprit :
— Une pierre jetée au fond de l’eau, peut‑elle être découverte ?
— Oui, dit Confucius ; par un plongeur du pays de Ou.
— Et de l’eau mêlée à de l’eau, peut‑elle être découverte ?
— Oui, dit Confucius. I‑ya discerna qu’il y avait, dans un mélange, de l’eau de la rivière Tzeu, et de l’eau de la rivière Cheng.
— Alors, dit Pai-koung, à votre avis, une conjuration ne peut pas ne pas être découverte ?
— Elle ne le sera pas, dit Confucius, si l’on n’en a pas parlé. Pour réussir, et à la pêche, et à la chasse, il faut le silence. La parole la plus efficace, est celle qui ne s’entend pas ; l’action la plus intense, est celle qui ne paraît pas. L’imprudence et l’agitation ne produisent rien de bon. Vous trahissez vos projets, par vos discours et votre attitude."
Chapitre 8 Lie Zi (lie tseu)
Quelques remarques
L’origine de la vie provient du bouillon originel d’où sont apparus les premiers éléments de la vie. Il n’est donc pas étonnant que cet élément soit présenté comme primordial, le rattachement du taiji quan à cet élément tient de ce fait. La première posture du début de l’enchaînement représente cette notion d’origine.
Du point de vue de l’énergétique chinoise, les trajets d’écoulements et de manifestations de l’énergie se présentent comme des rivières, des océans ou des mers, l’énergie et le sang circule de concert
"be water my friend"
L'icone des arts martiaux ; le célèbre Bruce Lee a fait référence de nombreux fois au pouvoir de l'eau au cours des ces interviews et écrits.
Source photos : Pixabay
CHERCHER L’AIGUILLE AU FOND DE LA MER ; REFERENCE A LA PERIGRENATION VERS L’OUEST DE WU CHENG’EN
LE TEXTE
Mission difficile si l’on prend cette expression au pied de la lettre, moins aisée que de la chercher au milieu d’une botte de foin. Plus sérieusement ce mouvement fait référence à un passage du livre Xiyou ji (la pérégrination vers l’ouest) de Wu Cheng'en (1505-1580).
Ce texte appartient aux « quatre livres extraordinaires » qualité qu’il partage donc avec « L’histoire des trois royaumes », « Au bord de l’eau », et « Le rêve dans le pavillon rouge ». Il décrit l'expédition en Inde, au VIIe siècle, du bonze Xuanzang (602-664) accompagné par le singe Sun Wukong, le cochon Zhu Bajie, et le bonze Shaseng
LA RECHERCHE D'UNE ARME A SA CONVENANCE
Parmi les innombrables aventures et péripéties contées dans cet ouvrage, celle qui nous occupe conte la recherche par Sun Wukong d’une arme à sa convenance. Sur les conseils des quatre vieux singes qui sont ses vénérables conseillers, il part rencontrer le roi-dragon de la mer orientale, selon ceux-ci ce roi détiendrait une arme en rapport avec sa force, Sun Wukong déclina successivement sabre, fourche à neufs dents, hallebarde, armes regardées comme trop légères pour cet immortel. Le roi-dragon restait sans voix et sans solutions face aux exigences de Sun Wukong. La situation se débloqua enfin lorsque la mère du roi-dragon se souvint qu’une masse de fer magique était entreposée parmi leur trésor, celle-ci avait servi à niveler la voie lactée, et Yu le grand ([1]) lui-même l’aurait utilisée afin de fixer le niveau des mers et des rivières, cette arme magique semblait destinée à régler les affaires du ciel et de la terre.
Ce pilier de fer nommé « bâton magique à pommeaux d’or » avait la particularité de répondre aux requêtes de Sun Wukong, il obtenait à l’appel de sa voix une arme selon sa convenance adaptée au besoin du moment. Il pouvait ainsi la transformer en aiguille qu’il dissimulait derrière son oreille, ni vu ni connu, une arme terrible réduite à une simple aiguille inoffensive, quelle arme redoutable ! Quelle malice de notre roi-singe !
Cette aiguille au fond de la mer évoque donc l’arme fétiche de Sun Wukong. Il pouvait aussi la transformer en redoutable masse atteignant en haut le trente-troisième ciel en en bas le dix-huitième creux de l’enfer, il s’en servit à l’occasion d’argument de « poids » afin de se retirer lui-même du registre du roi des morts afin de pouvoir jouir sans limite de son immortalité, encore une de pitreries..
Ces deux épisodes, l’entretien avec le roi-dragon et celui du registre, lui couta une convocation par l’empereur de jade, mais pour tout savoir sur la suite, il vous faudra lire ces aventures dans le Xiyou ji !
LE MOUVEMENT "CHERCHER L'AIGUILLE AU FOND DE LA MER" (style Yangjia michuan taiji quan)
La pique des doigts index et majeur réunis fait penser à une aiguille, le fait de lier deux doigts et de les diriger dans une direction précise exprime une concentration de l’énergie, on trouve cette position de doigts dans la plupart des techniques d’armes du taiji quan, dans la forme de l’épée cette position est considérée comme une deuxième épée, destinée à viser les points vitaux du corps.
Dans le geste « chercher une aiguille au fond de la mer » cette pique des doigts vient appliquer une pression vers le coup de pied de l’adversaire. Le fait de baisser la main permet quant à elle une libération de saisie de la main ou du poignet.
Le mouvement descendant symbolise la descente au fond de la mer afin d’y ramener cette aiguille magique.
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A LIRE
Le singe pèlerin ou le pèlerinage d’Occident Wou Tch’eng-En
En BD Le voyage en Occident T1 la naissance du roi singe Chen Weidong et Peng Chao
et Le dieu singe volume 1 Morvan et Jian Yi
A VOIR
En DVD le royaume interdit de Rob Minkof
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Sources photos
www.istockphoto.com
[1] Ancêtre de la culture chinoise, Da Yu fonda la dynastie Xia 2207-1766
Taiji quan et symbolisme : le faisan doré se tient sur une patte
- école Chen :
Le faisan doré se tient sur une patte (Despeux)
- école Yang :
Le faisan doré se tient sur une patte (Despeux)
Le coq d’or se tient sur une patte (Maisel, Anneville, Devondel)
Le coq d’or debout sur une patte (Gortais)
- école Wu :
le jeune coq d’or se tient sur une patte (Delza)
Les idéogrammes
JIN | Métal (dans le sein de la terre, deux paillettes ou pépites de métal) Wieger 14 | |
Or, précieux (comme l’or) ; jaune d’or Métal, métallique Dur résistant comme le métal, métal l’un des cinq éléments (Ricci 941) |
JI | Poule coq (Riccci 442) |
Mais aussi plus simplement BI 鷩 signifiant également faisan doré
le faisan doré : l’animal
Son appellation vient de sa huppe dorée qui lui retombe sur la nuque. Le Chrysolophus pictus de l’ordre des Galliformes, de la famille des Phasianidés est une espèce non présente en France. Il vit dans les montagnes de Chine centrale, principalement dans les massifs de bambous. Néanmoins, quelques exemplaires ont été implantés en Angleterre où il y vit à l’état sauvage. En voici une description :
" Une huppe touffue de plumes un peu ébarbées, d'un jaune doré vif, recouvre la tête et retombe sur la collerette ; celle-ci est formée de plumes rouge-orange, bordées de noir, satin foncé, de façon à former des séries de raies noires parallèles ; les plumes du haut du dos, en grande partie recouvertes par la collerette, sont vert-doré et bordées de noir. Il a le bas du dos et les couvertures supérieures des ailes d'un jaune vif ; la face, le menton, les côtés du cou d'un blanc jaunâtre ; la gorge et le ventre rouge-safran vif ; les couvertures des ailes d'un rouge-brun châtain ; les rémiges d'un brun rougeâtre, bordées de roux marron ; les scapulaires d'un bleu foncé, à bords plus clairs ; les plumes de la queue marbrées ou veinées de noir sur fond brunâtre ; les longues et étroites couvertures supérieures de la queue d'un rouge foncé. L'oeil est jaune doré, le bec d'un jaune blanchâtre ; les pattes sont brunes. " Source illustration: http://www.chine-photos.com
LES VOYAGES DUNE HIRONDELLE
(A. DUBOIS -1886)
coq d'or (faience musée de la compagnies des Indes Port Louis Morbihan)
Le symbolisme de l’oiseau et du faisan
« C’est la signification des oiseaux dans le taoïsme, où les immortels prennent figure d’oiseau pour signifier la légèreté, la libération de la pesanteur terrestre »
Symbolisme Chevalier et Gheerbrant p 695
« Un faisan symbole par son chant et par sa danse [1] de l’harmonie cosmique préfigura l’avénement de Yu- le-Grand, ordonnateur du monde. L’appel de la faisane au faisan est en rapport avec le tonnerre, le printemps, l’ébranlement cosmique, la conception, désigne aussi le bruit d’ailes des faisans, c’est le signe de l’éveil de yang. Au rythme des saisons, le faisan se transforme en serpent, et inversement ; le faisan est yang, le serpent est yin ; c’est le rythme, l’alternance universels. »
P 427 Symbolisme Chevalier et Gheerbrant
Le symbolisme du coq d'or en taiji quan
Notons que dans l’enchaînement du taiji quan quelque soit le style, le geste du faisan doré fait suite à un mouvement appelé :
- dans l’école Chen
S’accroupir sur une jambe (Despeux)
Balayer et tomber avec les jambes en fourche (Carmona)
- dans l’école Yang
Le serpent qui rampe (Despeux)
- suivant le courant yangjia michuan
Se baisser (Wang Yen Nien)
coq d'or (faience musée de la compagnies des Indes Port Louis Morbihan)
- dans l’école Wu
Le serpent descend en rampant (Delza)
Ce mouvement s’exécute en s’accroupissant sur une jambe tandis que l’autre s’étend. S’il symbolise le serpent, comme semble l’indiquer les appellations concernant ce mouvement des styles Yang et Wu, le faisan doré est suivi par un mouvement associé au serpent. Si nous mettons en parallèle les affirmations de Chevalier et Gheerbrant sur les relations du faisan et du serpent qu’ils ont pu indiqué un peu plus haut et les deux séquences de mouvements (celle du faisan et celle du serpent). Le faisan y représenterait le yang et le serpent le yin, tous deux s’engendrant l’un et l’autre.
Contrairement à l’histoire habituellement racontée au sujet de la création du taiji quan où ses principes auraient pu naître à la suite de l’observation par Zhang San Feng du combat entre un volatile et un serpent, ici l’oiseau (le faisan) et le serpent ne se combattent pas, au contraire, ils figurent l’alternance du yin et du yang, se nourrissant l’un de l’autre, s’engendrant mutuellement.
Faisan doré, l’oiseau rouge ?
Cuvier a, le premier émis l'opinion que le fameux phénix des anciens pourrait bien n'être que le faisan doré. Pourtant s’il peut selon certains auteurs représenter le yang donc pouvoir ainsi se confondre avec le phénix rouge habituellement associé au sud, à l’été, au feu, à la couleur rouge, il est quand même le plus souvent associé à l’élément métal, élément que l’on trouve d’ailleurs présent dans l’idéogramme Jin.
Extrait d'une étude sur les animaux présents dans le grand enchaînement du style Yangjia michuan taiji quan. Les dragon, tigre, grue, moineau, serpent, cheval, coq d'or, singe vous sont présentés sous leur aspect symbolique.