lexique
L'idéogramme ZHU
SENS DE L'IDEOGRAMME ZHU
ZHU (Ricci 1144) Bambou, instruments de musique en bambou, flûtes (une des huit espèces d'instrument)
ETYMOLOGIE
ZHU le bambou, végétal dont les rameaux ne sont pas dressés mais pendants.(Wieger 77 B)
On peut mesurer l'importance du bambou dans la civilisation chinoise par le nombre d'idéogrammes qui contiennent le radical n°118 ZHU dans leur graphie. Nous ne pouvons évidemment les énumérer tous vu leur nombre (un peu plus de 200), par contre nous avons pu remarqué que l'idéogramme du bambou était présent dans des idéogrammes relevant de domaines très différents :
- la cuisine (les pousses de bambou)
- les instruments de cuisine
- les armes (la plus simple et rudimentaire ; un simple pieu de bambou coupé en biseau à une extrémité)
- les outils
- ce qui sert à délimiter (haie, palissades)
- les instruments de musique
- ce qui a un rapport avec la coiffure, donc l'apparence
- l'écriture (tablettes et pinceaux en bambou)
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A lire dans le bibliothèque du bambou (encore lui !):
L'ESPRIT DU BAMBOU
Au japon, le bambou est considéré comme un matériau merveilleux. Il accompagne la vie quotidienne des japonais depuis les temps les plus reculés..On a pu dénombrer jusqu'à 1 400 usages du bambou
LES BAMBOUS ROLAND KIRIKAS
Les choix des variétés, la culture, les utilisations du bambou (de nombreuses adresses où se procurer des bambous)
LA BAMBEROUSERAIE
Histoire et découverte du parc exotique d'Anduze
A voir :
LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS ZHANG YIMOU
Même si l'on peut reprocher à ce film son scénario, Zhang Yimou nous livre un « film de sabre » virevoltant, dynamique et d'un esthétisme proche de la perfection ; la scène de la poursuite dans la forêt de bambou en est une exemple parfait.
Ba Duan Jin ; sens des caractères, étymologie, symbolisme
Etude des idéogrammes ba, duan, et jin
l'idéogramme ba
Deux caractères d'écriture différente possédent la même transcription phonétique. Les voici :
1er proposition de traduction :
Les huit (ba) pièces (duan) de brocart (jin)
2ème proposition de traduction
Les huit (ba) de satin (duan) de brocart (jin)
Deuxième caractère dont la transcription phonétique est jin
Les deux sens possibles pour jin ; brocart et or ont ceci en commun, les fils d’or ou d’argent, (de métal précieux) utilisés pour les motifs brodés. Ces trésors nous font évidemment penser aux trois trésors de l’alchimie taoïste :
Jing, Qi, et Shen.
Ces trois trésors correspondent à une étape de la transformation intérieure selon la voie taoïste :
et retourne à la vacuité (xu)
Nous trouvons aussi qualifiés de trésors, une série d’objets rattachés au bouddhisme mais qui contiennent des objets de lettrés. Cette série de 14 objets (quatorze trésors ou trésors divers) étaient à l’origine composée de huit objets, nommés huit trésors ou huit objets précieux (ba bao), symboles de porte-bonheur.[4] Ces trésors sont utilisés comme motifs de décoration sur les objets de décoration (vaisselle, habillement, boites, théière …)
Voici ces 14 trésors :
Quelques uns de ces trésors sur cette assiette société céramique Maestrickt
3ème proposition de traduction :
Les huit (ba) morceaux (duan) précieux (jin).
4ème proposition de traduction
Troisième caractère dont la transcription phonétique est jin
5éme proposition de traduction :
Duan
Le sens des idéogrammes met fortement l’accent sur la fonction musculaire. L’action d’étirer et de briser peut s’agir de développer à l’extrême les qualités musculaires, force et souplesse.
-
La brillance de la soie
-
Les métaux précieux (or et argent)
-
Le rouge (associé au sang, aux muscles)
-
La force musculaire
Song jing
Song Jing appartient aux principes animant la pratique du taiji quan, les images contenues dans les idéogrammes exprimant cette notion peuvent nous aider à élargir notre compréhension de ce principe présent non seulement dans la tradition du taiji quan mais bien au-delà dans d'autres disciplines ou écoles.
Le caractère Song
Etymologie
Composé au-dessus de Biao signifiant cheveux longs et flottants (Wieger 113)
Et au-dessous de Song
signifiant conifères (Wieger 18) arbres verts en général (série phonétiques 380 Wieger)
Définition
Cheveux épars ; échevelé
Peu serré ; lâche ; détendu ; desserré ; détendre ; relâcher (Ricci 4590)
L’image de cheveux libres exprime l’idée de se mettre à l’aise, de se défaire, de déserrer des liens, de se délasser comme lorsque l’on arrive chez soi et que l’on se met « à l’aise ». L’idéogramme Song contient l’image d'un végétal toujours vert lié à l'élément bois, image de la jeunesse, de la souplesse et du début de la pratique.
Caractère Jing
Etymologie
Composé à gauche de Shui cours d ‘eau, eau (Wieger 12)
Et à droite de Zheng signifiant tirer en sens contraire ; se disputer ; lutter (Wieger 49)
Définition
Propre, pur, limpide, purifier, nettoyer, laver, dépouiller entièrement, vider, vide, nu, net
(Ricci 972)
Les caractères Song et Jing expriment donc deux notions ; tout d'abord le relâchement, il est obtenu par plus de naturel, par un retour à plus de spontanéité (l’image de cheveux défaits, libres) en deuxième nous trouvons l’action de l’eau ; nettoyer, vider, éliminer les tensions physiques et psychiques afin de favoriser l'action.
Wang Yen Nien a également utilisé l’expression suivante ;
Fang Song
afin d’exprimer cette même notion.
Fang signifie :
Paître faire paître, relâcher, lâcher, laisser aller, donner libre cours à (Ricci 1532)
Ici, l’association des idéogrammes Fang et Song exprime un renforcement du relâchement par le biais du doublement de caractères exprimant la même chose ou presque ; Fang Song c’est relâcher et relâcher encore ou plus simplement deux fois lâcher .
« Il faut être relâché jusqu'à ce que le corps soit vide de toute tension musculaire. La pensée, elle, reste vive. Si l’esprit est vif, mais le corps ni souple ni relâché, on ne peut dépasser les limites imposées par la force externe et physique » Wang Yen Nien extrait de « Concepts importants sur le tui shou »
Cette notion de relâchement n’est donc pas propre au taiji quan, nous le trouvons revêtu d’une aussi grande importance dans la tradition du Ling Bao Ming à travers un exercice issu des yi yin fa de cette école présentant quatre principes donc celui qui nous occupe : « Utiliser le minimum d’effort pour obtenir le maximum d’effet » Shi Ban Gong Bei [1] Ce premier principe est une porte d’entrée de la pratique, mais il ne s’agit pas uniquement d'une recherche d'une détente physique, Taisen Deshimaru parle du principe de Sutemi [2] qu’il présente comme le fait « d’ abandonner le corps et d’ abandonner l’esprit », c’est aussi pour lui l’oubli de l’ego. L’action s’effectue sans force physique ni mentale, le but semble s’évanouir pour aboutir à la conscience de l’instant, présent aux gestes, présent aux choses, à « l’ici et maintenant » cette force vécue dans l’instant présent est une des conséquences du relâchement physique et psychique.
Dans l’étude des "quatre principes" du Ling Bao Ming, le principe de « minimum d’effort pour résultat double » inaugure "l'enchaînement des quatres principes", il est suivi par le principe Bao Kuo "ici et maintenant" mis en relation avec un mouvement descendant relié au mouvement du métal, marqué par le dépouillement ; ce dépouillement c’est l’ego qui s’évanouit.
L’école Hakko Ryu a une proposition très proche de la précédente et place également ce « lâcher prise » en première lieu dans sa phase d’étude, il s’agit d’une maxime très semblable à celle du Ling Bao Ming, voici cette sentence :
La capacité de concentration d’énergie et d’action directe ; (3)agir avec moins d’effort pour plus d’efficacité, en bas de cet article le détail de ces principes.
Elle rejoint la formule favorite du créateur du judo (littéralement voie de la souplesse) ; Jigoro Kano qui était « Seiroku Zenyo » (meilleur usage de l’énergie) Ce principe est enraciné dans la pensée asiatique depuis bien longtemps, on en trouve trace dans un des textes les plus importants du taoïsme le Zhuang Zi, on attribue à Kung Fu Zi (Confucius) cette sentence en tout point semblable au principe commun des écoles du Hakko Ryu Ju Jitsu, du Ling Bao Ming et du judo.
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« Agir avec le minimum d’effort et obtenir le maximum de résultats, telle est la voix du saint »
En utilisant le minimum d’effort physique et mental, l’énergie circule mieux. La dureté, les tensions freinent la circulation de l’énergie. C’est pour cette raison que nous trouvons ce principe dans ces différentes écoles traditionnelles alliant martial et santé. L’idée consiste à utiliser l’énergie (Qi ou Ki en japonais) plutôt que la force (LI)
Terminons cette étude (plutôt cette ébauche ou introduction par rapport au sujet) par deux phrases et laissons les résonner en nous afin de nous amener ainsi à réfléchir à comment obtenir plus de relâchement dans notre pratique, la première est une déclaration de Koichi Tohei Sensei 10ème dan d’aikïdo rapporté par B.Bordas, la deuxième est de Zheng Manqinq le maître aux cinq excellences.
« L’attitude naturelle du corps est la décontraction, regardez les félins. Pour cela il faut que nous (l’esprit) soyons détachés. Si l’esprit se crispe, le corps se crispe. Le corps n’est que le reflet de l’esprit » Koichi Tohei
« Etudier le taiji c’est apprendre à se relâcher » Zheng Manqing
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Sources :
Bulletin de l’amicale du Yangjia michuan n°27
Caractères chinois L. Wieger
Dictionnaire français de la langue chinoise Institut Ricci
Yangjia Michuan taiji quan Tome 1 C.Jeanmougin Editeur Ecole Française de taiji quan
http://www.passion-ninjutsu.com/
A lire pour en savoir plus :
p 43-50 Les principes essentiels du taiji quan C.Jeanmougin GRDT
Annexe : Source SHIATSU MODULE 1 ARTEC P.JASINSKI

Le point yong quan (yong k'iuan ou yong ts'iuan)
LE POINT YONG QUAN (1)
Sens de l'idéogramme Yong
Jaillir. Monter ; s’élever ; surgir (Ricci 5874) |
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Sens de l'idéogramme Quan
Caractère ancien : signifie une source qui jaillit de terre, et s’écoule en filet. Au centre, le jet qui sourd de terre. En haut, l’étalement. Sur les côtés, l’écoulement. |
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Caractère moderne : Source (pr. et fig.) ; fontaine (Ricci 1386) |
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le caractère moderne est une confection arbitraire
de eau |
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et de pure
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Ce dernier idéogramme, lui même composé de (2)
le soleil |
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le soleil qui point . Ce qui est figuré par une petite pointe au sommet. L’aube, alors que l’orient blanchit. Clarté, blancheur |
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Au regard de ces divers éléments, yong quan fait naître l’image d’une eau pure et lumineuse issue de la terre. Cette lumière est semblable à celle qui émane d’une étendue d’eau éclairée par le soleil levant, blanche et brillante. Proposer “source bouillonnante” ou bien “fontaine jaillissante” comme traduction pour yong quan nous convient parfaitement puisqu'elles reflétent toutes deux la puissance, l'énergie et la pureté d'une eau de source. Il est à noter que l’eau apparaît dans les deux caractères, du reste zu shaoyin, le méridien des reins est également associé à l’élément eau.
Localisation
Dans le creux à la jonction du tiers antérieur et du tiers moyen de la plante du pied, dans un creux entre 2ème et 3ème articulations métatarso-phalangiennes, en mettant les orteils en flexion plantaire.
(1) Ce point est sollicité pendant la pratique des dao yin qi gong et du Yangjia michuan taiji quan, plus particulièrement sur les mouvements dits d'ouverture quand le mouvement se génère vers le haut.
(2) voir Wieger leçon 88
Sources :
Caractères chinois Wieger Taichung
Précis d'acupuncture chinoise Editions Dangles
Yang Sheng ; nourrir la vie
LES ORIGINES
Bien avant notre ère, en Chine, les phénomènes énergétiques furent mis à jour et étudiés. Des sages et des médecins [1] emprunt de taoïsme cherchèrent à optimiser ces échanges grâce à des exercices combinant postures, mobilisations, massages, techniques respiratoires et induction mentale. S’appuyant sur ces méthodes, on peut distinguer deux grands courants[2] se définissant ainsi :
- Le premier relevant de yang sheng (se maintenir en bonne santé, nourrir en soi le principe vital, Ricci 5652)
- Le second de chang cheng (longue vie, longévité, immortalité, vie éternelle, Ricci 213)
Il semble difficile de savoir laquelle de ces sources a pu être prédominante, elles ont quelquefois emprunté le même chemin. Nous nous attacherons plus particulièrement ici à définir l’expression yang sheng.
YANG SHENG ; IMAGES ET SENS
L’étude de l’idéogramme yang fait apparaître la notion de nutrition.
Yang
Ricci (5652) nourrir, élever, engendrer, enfanter, éduquer, former, cultiver.
La partie inférieure du caractère est l’abréviation classique du caractère Xiang qui signifie grain cuit, ce caractère contient plusieurs images ; un récipient, son contenu et une cuillère (voir Wieger 26 M)
Sheng
Ricci (4331) Se produire, naître, se former, croître, mettre au monde, engendrer, enfanter, produire, susciter mais aussi naturel, non éduqué, brut…
Wieger (79 F) plante qui s’élève de plus en plus.
Le pictogramme sheng symbolise le végétal, vecteur de croissance et de vie, son tracé représente une plante sortant de terre ; ces petites pousses d’un vert vif que l’on voit apparaître dès que le temps s’adoucit. C’est dans le même temps l’émerveillement d’une naissance et la surprise d’une renaissance. Cette pousse contient tout un potentiel ; développement, épanouissement, et décrépitude ; vie, mort, et renaissance. Ce cycle vital s’exprime en énergétique chinoise à travers le cycle sheng dans lequel les cinq mouvements encore appelés « éléments » s’engendrent suivant cet ordre ; le bois nourrit ou engendre le feu, le feu nourrit la terre, la terre engendre ou contient le métal, le métal engendre l’eau, l’eau engendre le bois. Le tableau qui suit résume les âges de la vie et leurs rapports avec ces mouvements énergétiques [3]
AGES DE LA VIE ET MOUVEMENTS ENERGETIQUES
MOUVEMENTS ENERGETIQUES
|
PERIODES DE LA VIE |
CARACTERISTIQUES |
BOIS | ENFANCE/ADOLESCENCE | NAISSANCE/CROISSANCE |
FEU | ADULTE | CULMINATION DES FORCES |
TERRE | MATURITE | EPANOUISSEMENT HARMONIEUX DE TOUS LES POTENTIELS |
METAL | VIELLESSE | RECOLTE DES ACTES PASSES DECROISSANCE DES FORCES PERTE DES DYNAMISMES RETOUR SUR SOI |
EAU | MORT | CONSERVATION STAGNATION DECREPITUDE EXTINCTION |
Pour un individu, yang sheng signifie, nourrir son potentiel vital tout au long des étapes de sa vie. Les pratiques qui se rapportent à yang sheng pourront prendre des formes et des intensités différentes suivant les personnes, selon leur âge, leur condition physique, leur goût, l’environnement social etc. Il peut donc être bon d’avoir recours à un bilan énergétique personnalisé.
IMMORTALITE ET SANTE
Chang sheng était en relation avec l’alchimie corporelle taoïste qui se composait de techniques respiratoires et de techniques sexuelles destinées à créer un « être » immortel. Celle longue vie ou cette vie éternelle désirée était le but des adeptes de la doctrine taoïste. yang sheng semblait constituer une première étape pour celui qui était tenté par l’immortalité, cette voie nécessitait tout d’abord d’être en bonne santé. Les formes modernes de qi gong auraient été directement inspirées de ces antiques méthodes. Pour C.Despeux, le qi gong serait l’appellation moderne de yang sheng, il est probable que l’entrée dans le monde moderne a participé à ce processus de mise en oubli, notons qu’on peut pourtant trouver actuellement cette expression associée à un exercice ou à une école de qi gong[4]
L’UNITE CORPS/ESPRIT
Yang sheng ne se résume pourtant pas à quelques exercices gymniques, les textes du taoïsme et de la tradition médicale chinoise décrivent principes et méthodes de bien-être et de longévité. Le plus connu des écrits en matière médicale, le nei jing su wen comprend dans son premier chapitre intitulé « Vérité sur les anciens »[5] la description par Qi Bo (conseiller de l’empereur Huang Di) des règles de vie des anciens. Ceux-ci vivaient jusqu’à plus de cent ans[6], mais déjà à l’époque de Huang Di [7], la plus part des hommes ne respectaient plus ces préceptes et se contentaient par voie de conséquence d’une vie plus courte. Voici un extrait de ce premier chapitre :
« Les hommes de jadis
Etaient des sages qui obéissaient au Tao,
La loi universelle du Yin-Yang
Seule règle de vie possible.
Ils buvaient et mangeaient modérément,
Se couchaient et se levaient à des heures régulières,
Vivaient sans désordre et sans perturbations,
Ils avaient la notion des relations
Entre le corps et l’esprit
Et remplissaient parfaitement la durée de vie »
La totalité du chapitre 1 et en partie les suivants s’étendent sur ces sages et sur leurs usages en matière de règles de vie. Celles-ci inspirent toujours actuellement des auteurs tel que Liu Zhengcai qui dans un ouvrage consacré[8] aux secrets de la longévité délivre ses conseils avisés ;
L’obéissance à la loi du yin –yang (suivre le rythme des saisons)
Pratiquer en douceur le shu shu (gymnastique psychosomatique)
S’alimenter avec retenue
Mener une vie régulière
Ménager les énergies vitales
Vivre en joyeuse compagnie
Pratiquer la vertu
Pratiquer la sagesse.
Ces deux textes se ressemblent en tous points, ils démontrent l’énorme impact du nei jing sur la chine actuelle. Les conseils qui en émanent, expriment un certain « bon sens » certainement assez proche de nos anciens (ceux de nos campagnes). Si ceux-ci ne connaissaient pas le yin-yang, ils vivaient pourtant bien en fonction des saisons et de la nature. Soulignons la sagacité des chinois d’avoir su conserver ces recettes de santé malgré l’influence du progrès et de la science[9]. Celles-ci dépassent les simples notions d’entretien et d’hygiène corporelle, si nous avons pu au début de ce texte parler de l’influence du taoïsme, ici celle du confucianisme est présente, savoir entretenir des bonnes relations avec sa famille et son entourage appartient aux règles de maître Kong (Confucius), voici un extrait de la pensée du maître[10]
« Un jeune homme dans la maison, doit aimer et respecter ses parents. Hors de la maison, il doit respecter ceux qui sont plus âgés et d’un rang plus élevé que lui. Il doit être attentif et dans ses paroles ; aimer tout le monde, mais se lier plus étroitement avec les hommes d’humanité. Ces devoirs remplis, s’il lui reste du temps et des forces, qu’il les emploie à l’étude des lettres et des arts libéraux »[11]
Cette harmonie entre les êtres était partagée par d’autres, selon Wu Pu, disciple du célèbre médecin Sun Si Miao, il suffisait afin de vivre longtemps, de bannir le gain, la débauche, l’avidité, les excès de table, la déloyauté et la jalousie.
La médecine chinoise considère deux sources de troubles, les uns d’origine externe, les autres d’origine interne. Les maladies externes sont occasionnées par des agents extérieurs, tels les virus par exemple tandis que les maladies internes sont engendrées par nos propres émotions et sentiments, les dérèglements émotionnels influeraient sur la circulation du sang et de l’énergie, d’où l’importance donnée au développement à la gestion des sentiments et au développement des qualités morales.
Nourrir la vie c’est donner des nourritures variées et adaptées au corps et à l’esprit et ceci en fonction de son activité, de son âge, et de ses goûts. Mais c’est bien plus que l’obtention d’une paix ou d’une harmonie intérieure que l’on pourrait qualifier d’égoïste s’il n’y avait pas également la recherche de relations harmonieuses avec les autres.
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[1] Un certain nombre de taoïstes furent des médecins influents tels Ge Hong, Hua Tuo ou Sun Si Miao
[2] D’autres pratiques se sont développés parallèlement à ces deux courants ; parmi elles les pratiques familiales, les pratiques issues du bouddhisme, et aussi les écoles martiales
[3] Voir p 139-147 J.M Eyssalet les cinq chemins du clair et de l’obscur Guy Trédaniel Editeur
[4] Dao yin yang sheng gong de Zhang Guangde
[5] P 29 Nei Tching Sou Wen traduit du chinois par J.A. Lavier PARDES
[6] C’est aussi la préoccupation de notre époque, les centenaires sont plus nombreux, les conditions de vie et d’hygiène y contribuent certainement.
[7] 2697 avant J.C.
[8] Liu Zhengcai les secrets de la longévité Editions en langues étrangères Beijing
[9] Les progrès de la science contribuent également dans une certaine mesure à augmenter la longévité, la médecine chinoise moderne a su conserver les méthodes traditionnelles de soins. Celles-ci cohabitent avec les méthodes les plus modernes.
[10] Chapitre premier Entretien du maître avec ses disciples traduction S.Couvreur Mille et une nuits
[11] Selon Confucius, les arts libéraux étaient au nombre de six ; les rîtes et la musique, l’écriture et la science des nombres, la conduite du char et le tir à l’arc.