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ASSOCIATION LE BAMBOU HEROUVILLE SAINT-CLAIR (PRES DE CAEN) CALVADOS NORMANDIE
Articles récents

Se procurer une perche

19 Mai 2024 , Rédigé par Association Le Bambou Publié dans #Questions sur la pratique, #VIDEOS : 13 gestes de la perche

          Comment se procurer une perche ? La question est récurrente, voici quelques réponses, n'hésitez pas à laisser vos commentaires si vous connaissez d'autres solutions. Nous avons discuté de ce sujet entre nous il y déjà quelque temps et voici le résultat de nos échanges.

         

 

          Sur le photo deux perches (3m et 2m44), ce sont des manches d'échénilloir (voir un peu plus bas, il est possible de s'en procurer dans les magasins de jardinage. Il est plus difficile d'en acquérir maintenant car les magasins proposent des manches en aluminium)

          Une autre solution c'est de prélever dans la nature une perche. Gilbert nous a livré son secret sur le redressement du bois, il suffit de laisser pendre le bois encore vert lesté d'un poids, ceci tend à le rendre plus droit.

Essai avec le bambou ? Problème des noeuds, il faut que la perche soit lisse afin de permettre le glissement des mains sur le manche. Voir l'article en lien ci-dessous.

Se procurer une perche 2 - ASSOCIATION LE BAMBOU HEROUVILLE SAINT-CLAIR (PRES DE CAEN) CALVADOS NORMANDIE

Suivent quelques liens sur les possiblités d'achat ; manches d'ébrancheur, et perches du Wingchun.

Plus bas un enregistrement de l'enchaînement de la perche par G.Lin

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Vu sur le Web ; le ba duan jin par Eric Garnier Sinclair

16 Mai 2024 , Rédigé par Association Le Bambou Publié dans #INFOS WEB, #La Chine hier et aujoud'hui

       Le ba duan jin appartient aux "classiques" du qi gong, de nombreuses écoles et enseignants proposent des versions de cet enchaînement. Voici ce que nous propose Eric Garnier Sinclair sur la chaine ADVR-TV 

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Voir le lien vers le site ADVR ci-dessous

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Taiji quan et symbolisme ; l'eau

16 Mai 2024 , Rédigé par Thierry Lambert Publié dans #TAIJI QUAN ET SYMBOLISME

L’EAU

 «... La longue boxe est semblable aux flots du fleuve bleu ou de la mer qui se meuvent continuellement et sans fin... »

Traité sur le taiji quan, texte  attribué à Zhang San Feng

           Souvent utilisée afin de tenter de définir le taiji quan, cette phrase nous livre une image singulière de cette discipline. Cette même  idée de continuité est déjà par deux fois affichée dans le même texte, la répétition est d’usage courant dans les textes de la tradition du taiji quan, ainsi la phrase en référence au Fleuve Bleu constitue un rappel de ce principe sous forme d'image.

 

 

D'autres extraits du Traité du taiji quan livrent des indications sur la pratique :

 

«  Il faut que les mouvements ne présentent aucune imperfection, sans creux ni bosse, ils s’enchaînent sans interruption. »

 

 Et un peu plus loin

 

« Toutes les parties du corps sont reliées entre elles, articulation par articulation, sans la moindre rupture »

 

Ceci souligne la fluidité des mouvements du taiji quan

 

 

DEVIDER LE FIL DE SOIE

 

          

 

          On trouve une image similaire dans l’évocation du déroulement du fil de soie symbolisant la manière d’exécuter la forme du taiji quan ; doux afin que le fil ne casse pas,  et continu afin que cette dynamique permette le défilement du fil.

 

         

 

          Ainsi, ces extraits rappellent que ce principe de continuité caractérise de façon marquante le poing du taiji. Par ses gestes continus et harmonieux, la forme exprime la même qualité que celle conférée à la vie ; sa faculté de s’écouler sans relâche. En effet, la conduite des gestes ne comporte aucune rupture ou arrêt et s’écoule tel un flot continu, seule une pulsation seulement perceptible aux observateurs avertis se manifeste marquant les mouvements d’ouverture et de fermeture liés au yin et au yang. Le microcosme (le corps) s’unit ainsi au macrocosme (la vie ou encore le dao), en manifestant cette pulsation. Rappelons que l’image rattachée à ce principe n’est autre qu’un élément naturel, l’exemple de la nature étant très marquant.

 

Si la référence à l’eau à travers les premiers textes retraçant la théorie rattachée au taiji quan a son importance sur la compréhension de la pratique de l’enchaînement, d’autres textes, ceux de la littérature chinoise classique, constituent également une source d’enrichissement, nous aborderons quelques exemples tirés des philosophes taoïstes. Les éléments qui constituent la mythologie du taiji quan sont suffisamment marquants pour qu’ils soient aussi porteurs de messages clairs sur cette pratique, la construction du taiji quan du point de vue historique et théorique s’inspire sans conteste de la pensée chinoise, ces exemples sont nombreux de cette influence. C’est pour cette raison que l’étude de la culture chinoise est pour un pratiquant une porte fabuleuse pour sa recherche.

 

 

SUIVRE LE MOUVEMENT DE L'EAU

 

Textes sur l’adaptation aux éléments ou circonstances, notion de suivre en tui shou

 

Kong fu zi (Confucius)  est en admiration devant un nageur bravant une forte rivière, voici  ce que le  nageur explique sur la manière dont il brave les éléments :

« Je me laisse aspirer par l’entonnoir central du tourbillon, puis rejeter par le remous périphérique. Je suis le mouvement de l’eau, sans faire moi‑même aucun mouvement ».

Livre 2 chapitre 9 « La chute d’eau » Lie zi (Lie-tseu)

 

          Plus loin, une histoire similaire toujours relatée par Confucius, cette fois-ci le nageur s’y prend d’une toute autre manière :

« Avant d’entrer dans l’eau, dit l’homme, j’examine si mon cœur est absolument droit et loyal, puis je me laisse aller. Ma rectitude unit mon corps aux flots. Comme je fais un avec eux, ils ne peuvent pas me nuire ».

 Livre 8 chapitre 10 « de la parfaite adaptation aux circonstances » Lie zi (Lie tseu)

 

LA BONTE

 

Textes sur l’action bienfaisante de l’eau, aspect santé et  harmonie du taiji quan

 

"La bonté transcendante est comme l’eau.

L’eau aime faire du bien à tous les êtres ; elle ne lutte pour aucune forme ou position définie, mais se met dans les lieux bas dont personne ne veut.

En ce faisant, elle est l’image du Principe.

A son exemple, ceux qui imitent le Principe, s’abaissent, se creusent ; sont bienfaisants, sincères, réglés, efficaces, et se conforment aux temps. Ils ne luttent pas pour leur intérêt propre, mais cèdent. Aussi n’éprouvent‑ils aucune contradiction."

Chapitre 8 Dao De Jing Lao Zi (lao tseu)

 

Voici le commentaire associé à ce texte :

"Ce chapitre continue le précédent. Après l’al­truisme du ciel et de la terre, l’altruisme de l’eau est proposé en exemple. Ko-tchangkeng résume ainsi :  Fuyant les hauteurs, l’eau recherche les profondeurs. Elle n’est oisive, ni le jour, ni la nuit. En haut elle forme la pluie et la rosée, en bas les fleuves et les rivières. Partout elle arrose, elle purifie. Elle fait du bien et est utile à tous. Elle obéit toujours et ne résiste jamais. Si on lui oppose un barrage, elle s’arrête ; si on lui ouvre une écluse, elle s’écoule. Elle s’adapte également à tout récipient, rond, carré, ou autre. — La pente des hommes est toute contraire. Ils aiment naturellement leur profit. Il leur faudrait imiter l’eau. Quiconque s’abaissant servira les autres, sera aimé de tous et n’aura pas de contradicteurs."

 

 

SOUPLESSE

 

Texte sur l’association souplesse et faiblesse/efficacité, aspect efficacité du taiji quan

 

"En ce monde, rien de plus souple et de plus faible que l’eau ; cependant aucun être, quelque fort et puissant qu’il soit ; ne résiste à son action (cor­rosion, usure, choc des vagues) ; et aucun être ne peut se passer d’elle (pour boire, croître, etc.)."

 

 

 

 

"Est‑il assez clair que la faiblesse vaut mieux que la force, que la souplesse prime la raideur ? Tout le monde en convient ; personne ne fait ainsi.

Les Sages ont dit : Celui‑là est capable d’être le chef du territoire et le souverain de l’empire, que ne rebutent, ni l’ordure morale, ni le malheur politi­que. (Celui qui est assez souple pour s’accommoder à tout cela ; et non lhomme raide et systématique.)

C’est là une parole bien vraie, quoiqu’elle offense les oreilles d’un grand nombre."

Dao De Jing Lao Zi (lao tseu) chapitre 78

 

 

EFFICACITE

 

          Textes sur l’efficacité de l’eau, taiji quan expression du non-agir. Action non-action exemple de l’eau et du silence.

 

"Partout et toujours, c’est le mou qui use le dur (l’eau use la pierre). Le non‑être pénètre même là où il n’y a pas de fissure (les corps les plus homo­gènes, comme le métal et la pierre). Je conclus de là, à l’efficacité suprême du non‑agir.

Le silence et l’inaction ! Peu d’hommes arrivent à comprendre leur efficacité".

Chapitre 43 Dao De Jing Lao Zi (lao tseu)

 

"Le prince héritier Kien, fils du roi P’ing‑wang de Tch’ou, ayant été calomnié par Fei‑ouki, avait fui à Tcheng, où il avait été assassiné. Son fils Pai-koung méditait de le venger. Il demanda à Confucius :

— Y a‑t‑il des chances pour qu’un complot ne soit pas découvert ?

Confucius perça son intention et ne répondit pas. Pai-koung reprit :

— Une pierre jetée au fond de l’eau, peut‑elle être découverte ?

— Oui, dit Confucius ; par un plongeur du pays de Ou.

— Et de l’eau mêlée à de l’eau, peut‑elle être découverte ?

— Oui, dit Confucius. I‑ya discerna qu’il y avait, dans un mélange, de l’eau de la rivière Tzeu, et de l’eau de la rivière Cheng.

— Alors, dit Pai-koung, à votre avis, une conjuration ne peut pas ne pas être découverte ?

— Elle ne le sera pas, dit Confucius, si l’on n’en a pas parlé. Pour réussir, et à la pêche, et à la chasse, il faut le silence. La parole la plus efficace, est celle qui ne s’entend pas ; l’action la plus intense, est celle qui ne paraît pas. L’imprudence et l’agitation ne produisent rien de bon. Vous trahissez vos projets, par vos discours et votre attitude."

Chapitre 8 Lie Zi (lie tseu)

 

 

Quelques remarques 

 

          L’origine de la vie provient du bouillon originel d’où sont apparus les premiers éléments de la vie. Il n’est donc pas étonnant que cet élément soit présenté comme primordial,  le rattachement du taiji quan à cet élément  tient de ce fait. La première posture du début de l’enchaînement représente cette notion d’origine.

 

            Du point de vue de l’énergétique chinoise, les trajets d’écoulements et de manifestations de l’énergie se présentent comme des rivières, des océans ou des  mers, l’énergie et le sang circule de concert

 

 

"be water my friend"

           L'icone des arts martiaux ; le célèbre Bruce Lee a fait référence de nombreux fois au pouvoir de l'eau au cours des ces interviews et écrits.

Source photos : Pixabay

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CHERCHER L’AIGUILLE AU FOND DE LA MER ; REFERENCE A LA PERIGRENATION VERS L’OUEST DE WU CHENG’EN

16 Mai 2024 , Rédigé par Association Le Bambou Publié dans #LEXIQUE, #TAIJI QUAN ET SYMBOLISME

 

 

LE TEXTE

          

Mission difficile si l’on prend cette expression au pied de la lettre, moins aisée que de la chercher au milieu d’une botte de foin. Plus sérieusement  ce mouvement fait référence à un passage du livre Xiyou ji (la pérégrination vers l’ouest)  de   Wu Cheng'en (1505-1580).

           Ce texte appartient aux « quatre livres extraordinaires » qualité qu’il partage donc avec « L’histoire des trois royaumes », « Au bord de l’eau », et « Le rêve dans le pavillon rouge ». Il décrit l'expédition en Inde, au VIIe siècle, du bonze Xuanzang (602-664) accompagné par le singe Sun Wukong, le cochon Zhu Bajie, et le bonze Shaseng

 

 

 

LA RECHERCHE D'UNE ARME A SA CONVENANCE

         

Parmi les innombrables aventures et péripéties contées dans cet ouvrage, celle qui nous occupe conte la recherche par Sun Wukong d’une arme à sa convenance. Sur les conseils des quatre vieux singes qui sont ses vénérables conseillers, il part rencontrer le roi-dragon de la mer orientale, selon ceux-ci ce roi détiendrait une arme en rapport avec sa force, Sun Wukong déclina successivement sabre, fourche à neufs dents, hallebarde, armes regardées comme trop légères pour cet immortel. Le roi-dragon restait sans voix et sans solutions face aux exigences de Sun Wukong. La situation se débloqua enfin lorsque la mère du roi-dragon se souvint qu’une masse de fer magique était entreposée parmi leur trésor, celle-ci avait servi à niveler la voie lactée, et Yu le grand ([1]) lui-même l’aurait utilisée afin de fixer le niveau des mers et des rivières, cette arme magique semblait destinée à régler les affaires du ciel et de la terre.

 

          Ce pilier de fer nommé « bâton magique à pommeaux d’or » avait la particularité de répondre aux requêtes de Sun Wukong, il obtenait à l’appel de sa voix une arme selon sa convenance adaptée au besoin du moment. Il pouvait ainsi la transformer en aiguille qu’il dissimulait derrière son oreille, ni vu ni connu, une arme terrible réduite à une simple aiguille inoffensive, quelle arme redoutable ! Quelle malice de notre roi-singe !

           

Cette aiguille au fond de la mer évoque donc l’arme fétiche de Sun Wukong. Il pouvait aussi  la transformer en redoutable masse atteignant en haut le trente-troisième ciel en en bas le  dix-huitième creux de l’enfer, il s’en servit à l’occasion d’argument de « poids » afin de se retirer lui-même du registre du roi des morts afin de pouvoir jouir sans limite de son immortalité, encore une de pitreries..

         Ces deux épisodes, l’entretien avec le roi-dragon et celui du registre, lui couta une convocation par l’empereur de jade, mais pour tout savoir sur la suite,  il vous faudra lire ces aventures dans le Xiyou ji !

 

 

LE MOUVEMENT "CHERCHER L'AIGUILLE AU FOND DE LA MER" (style Yangjia michuan taiji quan)

 

           La pique des doigts index et majeur réunis fait penser à une aiguille, le fait de lier deux doigts et de les diriger dans une direction précise exprime une concentration de l’énergie, on trouve cette position de doigts dans la plupart des techniques d’armes du taiji quan, dans la forme de l’épée cette position est considérée comme une deuxième épée, destinée à viser les points vitaux du corps.

          Dans le geste « chercher une aiguille au fond de la mer » cette pique des doigts vient appliquer une pression vers le coup de pied de l’adversaire. Le fait de baisser la main permet quant à elle une libération de saisie de la main ou du poignet.

        Le mouvement descendant symbolise la descente au fond  de la mer afin d’y ramener cette aiguille magique.

 

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A LIRE

Le singe pèlerin ou le pèlerinage d’Occident Wou Tch’eng-En

En BD Le voyage en Occident T1 la naissance du roi singe Chen Weidong et Peng Chao

et Le dieu singe volume 1 Morvan et Jian Yi

A VOIR

En DVD le royaume interdit de Rob Minkof 

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Sources photos

www.istockphoto.com

 

[1] Ancêtre de la culture chinoise, Da Yu fonda la dynastie Xia 2207-1766

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BODHIDHARMA

16 Mai 2024 , Rédigé par T.Lambert Publié dans #QU'EST-CE QUE LE DAO YIN QI GONG

BODHIDHARMA OU PU TI DA MO
 
 

Son nom en chinois est PU TI DA MO pu--FIGUIER.JPGTI.JPGDA--r--aliser.jpgMO-frotter.JPG
 

PU TI vient du sanscrit Bodhi signifiant l’éveil, illumination ou sagesse parfaite (Ricci 4179)
DA MO c’est la transcription phonétique du sanscrit : dharma qui signifie la loi ; normes qui régissent l’univers et l’existence et aussi vertu, droit, devoir, fonction, tâche propre à chacun suivant sa naissance, loi morale juste, principe fondamental de l’activité. Bodhidharma est un Bodhisattva ; ce sont ceux qui ont renoncé à devenir un Bouddha par compassion envers les êtres.

poussah-3.jpg

PU SA ou Poussah ; contraction de PU TI SA TO ou BODDHISATTVA
 
 
  
 
 

L’ARBRE DE LA BODHI

L’idéogramme PU       pu--FIGUIER.JPG          désigne le figuier des pagodes (Ricci 4179)

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Ficus religiosa ou Pipal
 
C’est l’arbre sous lequel le Bouddha a atteint l’éveil.


28-11-2006-012.jpg

          Cet arbre possède un lien très fort avec la doctrine bouddhiste, il est vénéré depuis plus de 2500 ans à Bodh-Gayâ lieu où le Bouddha s’est assis en méditation. Il appartient aux arbres sacrés de l’Inde relié aussi à de nombreuses autres divinités hindous (Krisna, Ganesha, Hanuman

 

BODHI c’est donc  l’arbre de l’éveil


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Feuille du ficus religiosa en forme de cœur

 




LA LEGENDE DE BODHIDHARMA
            

          Une grande partie des historiens s’accordent sur le caractère légendaire du personnage. Son arrivée en Chine difficile à dater précisément, son origine indienne ou perse, son entrevue avec le roi Wu de la dynastie des Liang, son départ pour Shaolin Shi, monastère bouddhique près de Luoyang la capitale, sa méditation de neuf années devant le mur, sont autant d’éléments qu’aucune source historique sûre n’a jamais attestés. Tout ce que la tradition relate de Bodhidharma est à prendre avec prudence, que ce soit le fait qu’il soit considéré comme le créateur du bouddhisme Chan (1) voir du Gong fu wu shu,  et aussi qu’il ait pu être à l’origine de deux séries d’exercices ; les Yi Jin Jing et Xi Sui Jing. Sur son origine, les avis des historiens divergent à tel point que certains nient même son existence tandis que d’autres avancent qu’il y aurait donc eu plusieurs moines à des différentes périodes.(2) 

 
 



Shaolin Shi (le monastère de la petite forêt)
 
 
          B. Faure avance qu’il aurait eu un amalgame entre Bodhidharma et Huike d’un part et Fotuo (un maître de dhyâna (méthode de méditation) occidental pour qui Shaolin si a été fondé) et son disciple Sengchou (480-560). Sengchou était un adepte du Ninayânâ (branche du bouddhisme) . Les adeptes du Dongshan voulaient consacrer le Songshan (mont Song lieu d'implantation de Shaolin) qui était en train de prospérer.  
 
 


9 ans en méditation :
 

          Le chiffre 9 a une portée hautement symbolique, il représente le principe yang à son apogée. Ces 9 années passées en méditation veulent attester que DA MO a atteint un sommet dans la connaissance. On peut relever la contradiction du personnage considéré comme l’importateur en Chine de  l’école Lanka, école indienne dont la doctrine est décrite dans le Lankâvatâra-sutra (texte traitant de l’illumination intérieure) et comme un adepte du Bi Guan (traduction littérale contemplation murale) condamnant tout recours à la lettre écrite.
 



troisi--me-oeil.JPGGuan
L’hexagramme n°20 du Yi Jing, signifie perception de l’invisible, moment où l’on saisit l’influx des énergies cachée. 

          Bodhidharma se fait donc le propagateur d’une voie « pratique » loin des études de textes, il passe pour un réformateur, un révolutionnaire du bouddhisme qui se faisait jour à cette époque
en Chine.
 
 


 
 
Bodhidharma : créateur du Yi Jin Jing ? 
 
 
 
            L’histoire « officielle »
 
            Il est communément admis dans le monde des arts martiaux que Bodhidharma ait pu être à l’origine de plusieurs techniques corporelles :
 
  •  Le Yi Jin Jing
  •  Le Xi Sui Jing
  • Et aussi les 18 mains de Lohan (certaines sources avancent que cette forme aurait été inspirée par le Yi Jin Jing)

deva-3.JPG

Au sujet des deux premières, DA MO les aurait crées suite à son constat de la faible constitution des moines du monastère de la petite forêt. Ceci peut sous-entendre que les pratiques corporelles n’avaient à ce moment pas ou peu de place dans la vie monacale, ou bien si elles existaient qu’elles n’étaient pas adaptées à leurs besoins.
 
BODHIDHARMA se présentant comme un rénovateur du bouddhisme chinois,  cherchait-il ainsi à faire comprendre aux moines que la lecture et l’étude des textes ne pouvaient suffire à leur vie monacale. Il tenait à rappeler l’importance de la pratique physique. D’ailleurs, n’aurait-il pas eu besoin lui-même de ces exercices afin de pouvoir supporter ces neufs années de méditation ! Sur l'attribution de la création de ces exercices à Bodhidharma de nombreuses questions se posent.
 
            D’après les articles de William C.C. Hu, publiés en dans le BLACKBELT Magasine en 1965, il n’a pas été trouvé de références antérieures à 1858 pour le Yi Jin Jing. Pain Wei a fait une compilation sous le titre Wei sheng yao shu puis en 1881 le Yi Jin Jing est inséré dans le nei kung tuo shuo (autre texte sur les pratiques chinoises). Il n’y avait aucune mention de Bodhidharma ou même d’influence indienne mais plutôt une compilation de connaissances de la médecine traditionnelle chinoise, de pratique de dao yin et de taoïsme. De son côté Yang Jwing ming affirme qu’en 1875 un ouvrage attribut la paternité du Yi Jin Jing à Bodhidharma, il s’agit du weisheng i chin ching de juning kuang-so .
 
Nous savons qu'il est courant d’associer une technique corporelle à une grande figure de l’histoire chinoise ; Zhang San Feng pour le taiji quan, Bodhidharma pour le Yi Jin Jing, Sun Simao pour le Liu Zi Jue (les six sons), Ceci d’autant plus si le personnage a vécu il y longtemps, ceci apporte beaucoup de crédit à l’exercice qu'il lui est associé. 



Essai sur les origines et les influences du Yi Jin Jing
  
          Cet exercice appartient  aux classiques " des exercices de santé chinois", il plonge ses racines dans les grands courants de la tradition chinoise.
  

ORIGINES-ET-INFLUENCES-DU-YI-JIN-JING-copie-1.JPG

 

Les chiffres font référence à ceux du tableau ci dessus.
 
(1) 18 arhats ou arhans (16 indiens, 2 chinois) ou 18 animaux de l’iconographie indienne et chinoise
le chiffre 18 se rapporte aux 18 conditions du Bouddha, et aussi aux 18 écoles du Hinayâna 
(2) De nombreuses écoles se rattachant au monastère de Shaolin avancent que le YI JIN JING est à l’origine des 18 LO HAN 
(3) SHI  ER  DUAN JIN (12 pièces de brocart) Yang Jwing-Ming avance que le général Yue Fei créa le SHI ER DUAN JIN à partir du YI JIN JING, il le simplifiera en BA DUAN JIN, ceci afin de servir d’entraînement à ses soldats. Pour lui le XING YI QUAN et le LIU HO BA FA (boxe des six coordinations et des 8 méthodes) découlent tous deux de SHI ER DUAN JIN  
(4) G.Charles fait remarquer que la branche du Xing Yi Quan du Hunan a conservé dans sa méthode originelle douze formes animales.   
(5) D’après G .Charles les 18 mouvements de LO HAN servirent de base au LIAN GONG SHI BA FA (dix huit traitements) 
(6) d’après SUN LU TANG
 
 
Cet enchaînement se place donc à la croisée d’influences majeures ; l’Inde et le yoga, le bouddhisme,  le taoïsme,  le chamanisme.

 


         Quand bien même ce personnage n’ait jamais existé, il a incontestablement influencé les esprits en Chine et au Japon,(4) l’image de l’ascète méditant devant un mur a inspiré de nombreux artistes. Même s’il a partagé avec d’autres la paternité de la réforme du bouddhisme chinois, il apparaît  le plus souvent comme le premier patriarche du bouddhisme Chan, et si le rattachement de Bodhidharma au monastère de Shaolin n’a été qu’une manière d’apporter du crédit au monastère, il est en pourtant devenu la principale icône.  

 


 

(1)Chan est une abréviation du terme Chan na qui vient lui-même du sanskrit Dhyâna. A.Cheng nous dit sur ce mot : « le terme difficilement traduisible de dhyâna désigne dans le bouddhisme canonique de l’inde un ensemble d’exercices dûment définis et gradués qui visent à l’obtention de divers états de concentration et de purifications mentales relevant du yoga »

(2) Voir Despeux les entretiens de Mazu p 12

(3) Selon Despeux p 14 les entretiens de Mazu Bodhidharma est considéré par la tradition comme le 28ème patriarche de l’école Lanka en Inde

(4) le bouddhisme Chan est devenu le bouddhisme Zen au Japon

(5) Voir Les entretiens de Mazu

 



 

Sources :
 
Chi Kung Dr Yang Jwing Ming

Dictionnaire français de la langue chinoise Institut Ricci-Kuangchi Press

Histoire n° 7 G.Charles Ecole Française de taiji quan

Le bouddhisme Ch’an en mal d’histoire Bernard Faure Ecole française d’Extrême-Orient

Les entretiens de Mazu introduction, traduction et notes C.Despeux Les Deux océans
Le traité de Bodhidharma traduit et commenté par Bernard Faure LE MAIL

Mythologie des arbres J.Brosse Payot

Traité d’énergie Vitale G.Charles

 


 
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