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ASSOCIATION LE BAMBOU QI GONG ET TAIJI QUAN A HEROUVILLE SAINT-CLAIR PRES DE CAEN CALVADOS NORMANDIE

La notion du vide et du plein dans les déplacements du taiji quan

9 Avril 2020 , Rédigé par T.Lambert Publié dans #TAIJI QUAN VIDE ET PLEIN (xu et shi)

 

               Les exercices de base proposés au début d’une séance de taiji quan sont destinés à aider les  pratiquants à entrer dans  le cœur de la pratique ; l’enchaînement du taiji quan. Ils apportent les apprentissages indispensables à l’exécution harmonieuse des mouvements :

 

  • relâchement
  • souplesse
  • enracinement
  • lenteur
  • prédominance du mouvement de la taille
  • respect de l’alternance du vide et du plein

 

                Dans le style Yangjia michuan taiji quan, un certain nombre de ces exercices permettent l’apprentissage de la notion qui nous occupe ici, en voici la liste :

 

  • enracinement sur le pied gauche puis sur le pied droit
  • frapper avec le talon puis étirer la jambe à gauche et à droite
  • s’asseoir sur le talon gauche, puis sur le droit 
  • tourner la taille et battre les flancs avec les mains
  • exercices de base du tui shou

 

            Leurs descriptions peuvent être consultées dans les ouvrages consacrés à ce style[1]. Les exercices de déplacement et de changement de direction qui seront décrits dans les chapitres suivants viendront  donc en complément de ceux-ci. Avant d’aborder cette partie, voyons tout d’abord l’anatomie du pied ainsi que le déroulement du pied pendant la marche.

           

LE PIED

 

            Les points d’appui du pied :

 

Ils sont au nombre de trois :

 

  • la base du calcanéum
  • la tête du premier métatarsien
  • la tête du cinquième métatarsien

   Ces trois points garantissent une stabilité maximale du pied.  

  

Figure 1  Les  trois points d'appui du pied

             

 

La poulie astragalienne au niveau de l’articulation de la cheville reçoit la force exercée par le poids du corps, celui-ci se repartit ensuite entre les trois points d’appui.

 

Figure 2  La poulie astragalienne

 

Les arches du pied 

 

            Ils sont également au nombre de trois :

  •   L’arche interne entre le calcanéum et la tête du premier métatarsien.
  • l’arche antérieur entre le premier et le cinquième métatarsien.
  • l’arche externe entre le cinquième métatarsien et le calcanéum (voir figue 5)

 

Les divisions du pied 

 

            Le pied se divise en deux parties :

  • la partie interne du pied ou pied mobilisateur
  • la partie externe du pied ou pied stabilisateur

                 La partie interne du pied interviendra plus particulièrement pendant le transfert de poids. C’est elle qui « poussera » en prenant appui au sol pour procéder au déplacement du corps. Nous n’oublions pas pour autant le rôle prépondérant de la taille dans le déplacement du poids du corps au cours des déplacements. La partie externe du pied sera plus particulièrement sollicitée après la pose du talon, elle est particulièrement  riche en récepteurs sensitifs qui renseignent sur les déplacements des segments du corps.

 

La surface de sustentation

 

Il s’agit de la surface délimitée par les points d’appui des pieds. Si la projection du centre de gravité du corps sort du polygone de sustentation, il y a perte d’équilibre. 

  

 

LA MARCHE

           

Le déroulement du pied

 

            Le déroulement du pied s’effectue en trois temps :

  •   premier temps : l’appui est postérieur, le talon entre en contact  avec le sol
  • deuxième temps : l’appui est complet, la totalité de la surface du pied entre en contact avec le sol.
  • troisième temps : l’appui est antérieur, seule la plante du pied reste en contact avec le sol. 
 
 

 

 


 

 

 

 

 

 

La succession des temps s’effectue ainsi :

 

  • appui complet pied droit
  • appui postérieur pied  gauche
  • appui antérieur pied droit
  • appui complet pied gauche
  • appui postérieur pied droit
  • appui antérieur pied gauche
  • appui complet pied droit

                        Dans le déplacement vers l’avant en taiji quan, nous retrouvons aussi ces trois temps; pose du talon avant, contact de la totalité du pied au sol, déracinement du talon arrière.

 

Les paramètres généraux à observer au cours des déplacements et changements de direction pendant la pratique du taiji quan

 

Ils constituent une synthèse des points abordés au cours des chapitres précédents.

 

            Premier point : la pensée dirige le qi (Yi xin xing qi)

« Que les mouvements soient dirigés vers le haut ou le bas, vers l’avant ou l’arrière, vers la gauche ou la droite, le principe reste le même, c’est la pensée qui dirige et non pas un agent extérieur » Traité sur le taiji quan, attribué à Zhang Sanfeng.

 L’acte moteur provient d’un processus mental, l’information est transmise par le biais des voies nerveuses.

                       

Deuxième point : le regard suit la pensée, (yan shen zhu shi)

« Le regard doit être dirigé là où va l’esprit. Si l’esprit va à l’est et le regard à l’ouest, quelle efficacité pourrait-on avoir » Wang yen nien

           

Troisième point : l’horizontalité du regard 

            L’orientation dans l’espace et le maintien en position verticale de la tête et du corps au repos et en mouvement provient de la combinaison de trois fonctions :

 

  • l’organe de l’équilibre qui enregistre les positions du corps et les mouvements dans l’espace.
  • le regard qui renseigne le cortex.
  • la sensibilité profonde qui nous informe [2]sur les positions des membres les uns par rapport aux autres (statesthésie), sur les mouvements des articulations (kinesthésie) et sur la sensation de résistance contre laquelle nos muscles agissent pour développer des mouvements (baresthésie).

 

Quatrième point : la taille gouverne[3]

 Que ce soit dans l’avance et dans le recul, dans les changements de direction, dans l’absorption, dans les montées et les descentes du corps, c’est la taille qui dirige. Voici les conseils de Wang Yen Nien :

 

« Pour abaisser le centre de gravité, il faut se détendre, devenir lourd, profond, calme comme les montagnes, fluide, incessant, mouvant comme les fleuves »

 C’est à partir de ce centre que vont s’ordonner les mouvements.

 

Cinquième point : « marcher comme le chat » (Wang Yen Nien)

Cette image nous rappelle que les déplacements en taiji quan s’effectuent lentement et souplement , le corps totalement relâché et l ‘esprit concentré.

 

« Ayez l’esprit vigilant comme le chat prêt à saisir la souris » Wang Zongyue Eclaircissements pour la pratique des treize mouvements

 

 Les félins possèdent la faculté de passer rapidement du total relâchement à l’action la plus vive, leur regard exprimant leur principe vital.

 

L’exécution d’un geste est donc ordonnée ainsi :

  L’intention (YI)        le regard          la taille                      les membres

 


[1] Taiji quan Bernapel et Charles, Yangjia michuan taiji quan C.Jeanmougin Tome 1 et 2, Yangjia michuan taiji quan Wang Yen Nien Tome 1. 

[2] Par les  mécanorécepteurs présents dans les muscles, articulations, tendons

[3] la taille comprend le bassin et la colonne vertébrale  


 Extrait d'un mémoire de l'IFAM "Vide et plein, le taiji quan des premiers pas" Cet article appartient à une série d'articles présentant des extraits de ce mémoire, celui-ci exprimait une reflexion personnelle sur le vide et le plein, veuillez bien en excuser les imprécisions et les erreurs qui ont pu s'y glissées, ceci n'ayant pas la prétention de résumer ce sujet si vaste...

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